L’évacuation du terrain du club de Canoë-kayak à Lagny-sur-Marne, jeudi 17 mai, a été un tel remue-ménage que des observateurs ont comparé l’opération à celle de Notre-Dame-des-Landes.
Un rassemblement inhabituel s’est tenu, jeudi, sur les paisibles rives de la Marne, au club Canoë-kayak Lagny (CKL). Des représentants de la Ville, des élus, des membres du club, des policiers municipaux et un huissier se sont retrouvés face à face avec des responsables et des membres du club de canoë-kayak. Il était tentant de faire un rapprochement, toutes proportions gardées, avec l’affaire du second aérodrome de Nantes, sans préjuger de l’issue du conflit qui oppose la Ville au CKL.
Pierre Tebaldini, directeur de cabinet du maire, représentait la ville, Serge Viseur et Maxime Cousin, respectivement président et vice-président, représentaient le club, accompagnés de nombreux adhérents. Marielle Heiffer et Mikaël Lopez, conseillers municipaux de l’opposition, assistaient à l’opération.
La ville de Lagny « proposait », ou « imposait », selon les points de vue, au CKL de déménager dans des conteneurs les embarcations et le matériel qui se trouvent actuellement dans le hangar et sur le terrain, sous le contrôle de Me Pellaux, huissier de justice. Le portail d’accès au terrain et les portes du hangar ayant été soudés sur décision du conseil municipal (voir notre article), des agents municipaux étaient venus, jeudi, avec un groupe électrogène et une disqueuse pour procéder à l’ouverture. Serge Viseur s’est opposé au déménagement en protestant qu’il s’agissait d’une violation de domicile. En effet, l’affaire a été portée devant le tribunal administratif de Melun et aucune décision n’a encore été rendue. La Ville ne dispose d’aucun titre exécutoire pour pénétrer dans les locaux du club.
Face au refus, l’huissier n’a pu que constater le refus du club de laisser procéder à l’ouverture des locaux et chacun a quitté le terrain, la situation demeurant pour l’instant inchangée.
Pierre Tebaldini a interrogé ses opposants : « Que se passe t-il quand on n’est plus d’accord pour travailler ensemble ? ». Serge Viseur lui a répondu : « La ville est propriétaire du terrain mais le club a financé et construit le bâtiment qui se trouve sur celui-ci depuis trente ans. Il y a également des embarcations qui appartiennent à des adhérents. Si la ville veut récupérer son terrain, nous ne pouvons nous y opposer, mais qu’elle le fasse dans de bonnes conditions ».
Pierre Tebaldini a justifié l’action entreprise par « une volonté de la mairie de protéger le matériel. Quant à l’avenir du site, il a déclaré à Magjournal : « Il y a une opération de requalification des berges de la Marne qui est prévue et le terrain actuellement occupé par le club pourrait être concerné ».