Le bois du Moulin des marais à Mitry-Mory recèle des secrets encore difficiles à percer. Le pique-nique au cœur des marécages et des clairières qui était proposé par la municipalité, samedi 19 mai, a donné quelques frissons aux participants, sensibles également à la beauté du site naturel.
Marie-Christine Locatelli, responsable du service environnement à la Ville et Gilbert Sainson, du service culturel ont pris la tête du cortège composé d’une soixantaine de marcheurs. Marie-Christine a arrêté sa petite troupe devant un mégalithe de quatre mètres, dressé non loin du chemin de Bougie. « On n’a aucune idée de ce que c’était. Jusqu’en 1976, il y avait un corps de ferme dont l’allée centrale menait directement à cette pierre. Certains supposent que c’était un cadran solaire, d’autres un portail. Les recherches se poursuivent et il faudrait d’ailleurs voir avec l’association Les amis du passé » poursuit le guide. « On dirait un menhir » lance Didier, en découvrant la pierre de béton. Le lieu est chargé de mystère et Josiane, 69 ans, née à Mitry-Mory, se souvient : « Mes deux filles venaient jouer dans ce bois dans les années quatre-vingt. Pour elles, la maison des deux sœurs qui faisait partie du corps de ferme et a été détruite, était étrange ; elles parlaient même de fantômes ».
Le bois comprend plusieurs parcelles aux noms évocateurs : la fontaine Gravier, la fontaine Bonne-eau, les Abîmes. Le site est en effet sillonné par le ru des Cerceaux, qui rejoint, au niveau de Gressy, la Reneuse, un affluent de la Beuvronne. « On a retrouvé des plans attestant de l’existence d’un moulin au IXe siècle [Ndlr : époque des Carolingiens]. On pense que c’était un moulin à eau » indique Marie-Christine.
Avant la Grande Guerre, deux familles se partageaient le bois : la famille Brunet, pour la partie forestière, et la famille Delac, qui possédait un manoir et exploitait une eau de source d’une grande qualité qui jaillissait au milieu d’un des marécages. Avant la tempête de décembre 1999, le manoir, abandonné et pillé, était devenu dangereux et il a été démoli. De son faste d’antan, il ne reste plus que quatre médaillons qui ornaient jadis sa façade et sont conservés par la ville. Jacques et Maria, 65 ans, résident dans le quartier des cheminots depuis 1987. « C’est la quatrième fois que l’on fait la visite, c’est-à-dire depuis qu’elles sont proposées. Les balades se font toujours sous un angle différent et sont toujours aussi passionnantes » a reconnu Jacques.
« Le bois du Moulins des marais est remarquable et méconnu. Il est situé au fond du vallon de la Reneuse, le plus vaste marécage de la région. Il y a une faune et une flore abondantes et la commune a obtenu son classement ENS (Espace naturel sensible) en 1996. Propriété de la Région Ile-de-France, sa gestion en a été confiée à l’AEV (Agence des espaces verts) » a précisé Marie-Christine.