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Le Moussy Art Photo a exposé ses photographies au domaine des Gueules Cassées, à Moussy-le-Vieux, samedi 21 et dimanche 22 avril.
Neuf photographes sur les dix-huit membres de l’association MAP (Moussy Art Photo) ont investi les salles du château du domaine des Gueules Cassées et ont exposé sur le thème « Devant-derrière ». Les clichés, aussi bien en couleur qu’en noir et blanc, étaient disséminés ici et là, y compris dans les couloirs du bâtiment. Une centaine d’œuvres ont ainsi fait battre à nouveau le cœur des lieux fermés depuis trois ans.
Cependant, il a fallu tout mettre en place. Gérard Haustrate, président de l’association, a eu des sueurs froides avant de finaliser l’événement. Il raconte : « Le lieu n’a été validé qu’il y a trois mois. Je ne pensais remplir que deux ou trois salles. Le domaine est vaste et il fallait faire beaucoup de photos ». Les photographes ont retroussé leurs manches pour exposer un nombre suffisant d’images et mettre en valeur le domaine. Une partie de l’exposition reprend les shootings faits pour l’occasion sur le domaine, ainsi que le making of, la manière dont ont été réalisés les clichés.
Les exposants ont montré leur vision personnelle du « Devant-derrière ». Christian Cunche a travaillé sur la gare du Nord et l’envers du décor. Patrick Delomez a joué sur le focus et la mise en avant des éléments. La main que l’on peut « mettre en avant ou se cacher derrière » était le sujet de Benjamin Dalancon. Agnès Casseron a pris le corps humain comme modèle et interpelle sur la capacité de « regarder autrement qu’avec les yeux ».
Voir autrement a été également la vision de Murielle Mary-Krause, qui a vu « par-delà les barreaux » et exposé sur des chevalets et non des grilles. Arnaud Hubas est entré dans l’intimité des gens pour créer sa série : « Je voulais une façade d’immeuble uniforme. L’idée était de dire que derrière chaque façade, il y a des personnes qui ont des passions ». La difficulté pour lui a été de travailler dans l’environnement même des sujets qui ont bien voulu lui ouvrir leur porte. Il a fallu six mois pour réunir les neuf clichés exposés. « J’ai une position de privilégié car je sais tout ce qui se fait dans l’immeuble et je veux continuer ma série de photographies » ajoute Arnaud.
Ce week-end, les visiteurs ont bien remarqué que les visions et les approches selon les artistes étaient toutes différentes. Annaïck Royis a joué sur un mélange corporel homme-femme, pile ou face. Pierre Arcamone a proposé des photographies en noir et blanc, où se mêlent le devant et le derrière et « met en scène ceux qui de dos sont devant ». André Branly, avec son cheval de trait, a fait replonger dans un temps où les machines n’avaient pas leur place. De l’homme ou de l’animal, qui est devant , qui est derrière ? C’était la question de Gérard Haustrate.
Le sujet de l’année prochaine a déjà été posé et les artistes plancheront sur ombre et lumière.