Brou-sur-Chantereine ► Le père des deux collégiennes kosovares n’a pas quitté la France

Le père de deux élèves kosovares du collège Jean-Jaurès de Brou-sur-Chantereine a refusé, mercredi 18 avril, de monter dans l’avion alors qu’il est sous le coup d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français). Le répit pour son collectif de soutien reste malgré tout mobilisé contre son expulsion.

Le rassemblement devant la préfecture de Melun, initié mardi 17 avril par le collectif de soutien à la famille Zeka, a fait chou blanc (lire notre article du mardi 17 avril).

« Nous n’avons pas été autorisés à pénétrer dans la préfecture, mais des fonctionnaires sont venus nous voir et nous ont écoutés. Ils ont pris des documents pour compléter leur dossier et, du coup, on s’est pris à espérer que la préfète suspendrait son expulsion » confie Lucilia Paulino, représentante de la FCPE (Fédération des conseils de parents d’élèves) de Brou-sur-Chantereine. Ses défenseurs ont toutefois déchanté lorsque, le lendemain, mercredi 18 avril, les policiers ont conduit le père de Rinora et Ariona à l’aéroport de Roissy CDG.

« Ce n’est pas un bandit, c’est un réfugié »

Cependant Zenel Zeka a refusé de monter dans l’avion, qui devait s’envoler pour Ljubljana (capitale de la Slovénie). « Il n’a rien fait de mal, son seul tort est de ne pas avoir de papiers. Menotté et cagoulé comme un bandit, il s’est débattu pour ne pas monter et le pilote de l’avion a finalement refusé qu’il parte » précise Lucilia Paulino.

Il a été reconduit au centre de rétention administrative de Mesnil-Amelot, mais après un passage à l’infirmerie de l’aéroport puis à l’hôpital de Meaux. Assisté d’un membre de la Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués), le réfugié kosovar a porté plainte « pour maltraitance ».

La représentante de la FCPE renchérit : « Il doit passer, vendredi 20 avril, au tribunal du Mesnil-Amelot, une annexe du TGI de Meaux. On espère que le juge tiendra compte de sa situation et ordonnera sa régularisation. Au Kosovo, sa maison a brûlé et il a tout perdu. Lui et sa famille étaient en danger, c’est la raison pour laquelle il a quitté son pays et demandé, en 2016, le droit d’asile en France. Il a une formation d’électricien et n’aspire qu’à travailler pour faire vivre sa petite famille. Nous sommes inquiets car, depuis son arrestation, il ne s’alimente plus et dort très peu ».

A ce jour, la pétition en ligne sur change.org a recueilli 688 signatures.