Nanteuil-lès-Meaux vient d’être sanctionnée par la préfecture de Seine-et-Marne pour non-respect de la loi sur la solidarité et rénovation urbaine (SRU) alors même qu’elle continue à construire des logements sociaux. Le maire, Régis Sarazin, a exprimé son incompréhension, vendredi 6 avril, à l’occasion d’une conférence de presse.
Nanteuil devra payer une amende de 47 000 euros car le quota de logements sociaux exigé par la loi SRU n’est pas encore atteint. Régis Sarazin explique : « Nous avons choisi de travailler de manière raisonnée en privilégiant l’intégration de petits programmes sur l’ensemble de la ville. J’ai négocié avec les anciens préfets. Ils ont accepté notre cheminement ». L’actuel préfet semble visiblement moins compréhensif. « On ne considère plus notre bonne volonté » regrette le maire.
Ainsi, même si les nouveaux projets immobiliers dans les nouveaux quartiers ont intégré des logements sociaux, la ville est encore loin du compte. Le maire a fait le calcul : « Avec 2 351 résidences principales, dont 178 logements sociaux, Nanteuil ne compte que 7,9 % de logements sociaux ». Or, la loi SRU impose un seuil minimal de 25% sous peine de sanctions financières lourdes, voire la confiscation de l’autorité du maire en matière d’urbanisme.
La ville a élargi son offre de logement sociaux en 2013, avec 64 logements sur 116 au quartier des Saints-Pères. Les derniers projets immobiliers, au clos du Verger, ont programmé vingt-quatre appartements sociaux. D’ici 2022, d’autres sortiront de terre dans les rues Jules-Blot et du Château. « Avec les Clos Saint-Georges et du Verger, la commune comptera 2 800 logements principaux, dont 395 sociaux, soit un taux de 14,11% » précise le maire. Il faut dire que la ville part de loin. Elle compte encore 80 % de maisons individuelles composées pour moitié d’au moins cinq pièces. Régis Sarazin confie : « Nous devons nous adapter à une demande de logements plus petits et construire des surfaces plus en adéquation avec les besoins des personnes âgées, des familles mono-parentales et des jeunes actifs. Il faut aussi nous donner le temps de faire des équipements et de changer l’image des logements sociaux ».
Pour rattraper le retard, Régis Sarazin a annoncé avoir engagé des négociations avec tous les acteurs pour obtenir des logements supplémentaires pour le compte de la mairie. En effet, sur seize logements sociaux : trois sont attribués par le bailleur, dix par la préfecture et trois par la Ville. « Notre responsabilité d’élus locaux est bien de répondre à cette demande de logements diversifiés et de tendre à respecter les quotas de la loi mais nous ne braderons pas Nanteuil et son cadre de vie » a assuré le maire. En 2015, les services municipaux ont enregistré 114 demandes actives de logements avec une moyenne d’ancienneté de vingt-six mois.