La municipalité de Courtry veut construire une crèche, une maison de santé et une résidence intergénérationnelle sur la friche du Petit-Etang, près de la rue Aimé-Fluttaz, en limite de Coubron. Des habitants ont prévenu le maire, mercredi 21 mars, qu’ils avaient introduit un recours en annulation devant le tribunal administratif.
L’ambiance était tendue, mercredi soir, à l’espace Robert-Jacobsen où cent-cinquante personnes assistaient à la réunion sur le projet d’aménagement de la parcelle du Petit-Etang.
Xavier Vanderbise, le maire de Courtry, Damien Tavarès, l’architecte clayois chargé du projet, les représentants de Bouygues Immobilier et de Vilogia, le bailleur social, ont répondu aux questions et tenté de calmer l’inquiétude des riverains sur le sujet. « Le projet a fait l’objet d’une délibération en conseil municipal, le 18 décembre. Elle a été soumise au contrôle de légalité de la préfecture qui l’a validée » a précisé le maire.
La délibération en question acte la cession de la parcelle de 15 679 m² à Bouygues Immobilier pour 2,2 millions d’euros. L’entrepreneur y construira une résidence intergénérationnelle de 102 logements, huit maisons individuelles en accession à la propriété, une crèche de 40 berceaux et une maison de santé de 300 m².
La résidence disposera de 102 parkings en sous-sol et sera située au cœur d’un parc paysager de 7 800 m². Elle entrera dans le contingent des logements sociaux que la Ville a obligation de construire. Actuellement, elle doit acquitter 82 000 euros de pénalité car elle ne remplit pas le quota de 25 % fixé par la loi.
« Le projet est un vrai plus pour Courtry car il permettra d’améliorer le cadre de vie de la commune, et apportera aussi de nouveaux services. La résidence intergénérationnelle sera créatrice de lien social entre les personnes âgées et les plus jeunes, pour le bien-être de tous les résidents. 70 % des 102 logements seront attribués aux seniors et 5 % des appartements aménagés PMR, mais tous seront adaptables si besoin » souligne Xavier Vanderbise.
appartiendront à la Ville
Des voix se sont élevées dans la salle pour reconnaître que « c’est un beau projet, mais que la circulation, les commodités et les commerces alentour sont des points faibles ». La commune sera propriétaire de la crèche et de la maison de santé. « Le plus difficile, c’est d’avoir des généralistes. J’ai demandé l’appui de la communauté d’agglomération Paris-Vallée de la Marne car la santé relève de sa compétence. Vendredi 13 avril, nous aurons une réunion à ce sujet » complète le maire.
José Peloille, président de l’association EPC (Ensemble pour Courtry), groupe d’opposition municipale, souligne que la friche est toujours la copropriété de 500 Courtrysiens. Il se base sur un cahier des charges de 1915, attribuant 870/1000e indivis aux acquéreurs de chacun des 870 lots du lotissement. Il ajoute qu’un recours en annulation de la décision a été introduit devant le tribunal administratif par une association de défense récemment constituée. « C’est un bien vacant et sans maître. Le seul qui paie des impôts dessus et qui l’entretient, c’est la Ville. On s’est renseigné et on est dans notre droit » a lancé Xavier Vanderbise. « On verra ce qu’en dira le tribunal ! » lui a répliqué une habitante. « Je suis contre le projet et je pense que vous avez un sérieux problème de montée en incompétence dans votre équipe » renchérit José Peloille. Le maire a préféré ironiser : « Depuis 2014, je ne pensais pas que c’était à ce niveau de caniveau que vous en étiez rendu ».
Le recours n’est pas suspensif : les travaux pourront débuter sans attendre l’issue du jugement. Ceux-ci devraient démarrer en janvier 2019 et la livraison des bâtiments est prévue pour le dernier semestre 2020. Le contentieux entre le maire et les riverains aura-t-il été tranché d’ici-là ?