Le terrain de l’ancien radar situé à Chambry et appartenant au ministère de la Défense, a été choisi par la communauté d’agglomération du Pays de Meaux (CAPM) pour accueillir la future aire de grand passage des gens du voyage. Le choix du lieu a été entériné par le conseil communautaire, vendredi 16 mars, non sans émoi.
Une aire de grand passage permettant d’accueillir deux cents caravanes sera réalisée sur le terrain militaire, le long de la route départementale 97. Le président de la CAPM (communauté d’agglomération du Pays de Meaux, Jean-François Copé, a justifié le choix : « Il s’agit d’un terrain de quatre hectares qui n’est pas une propriété privée. Il appartient à l’armée. De plus, il ne nécessite pas de travaux importants. Enfin, il n’est pas à proximité des habitations ; les premières maisons sont distantes de 1,6 km ». La communauté d’agglomération attend la réponse du ministre de la Défense pour commencer les travaux.
L’implantation de l’aire a soulevé les inquiétudes des habitants des villages aux alentours. Ainsi, Pierre-Edouard Dhuicque, le maire de Barcy où sont situées les maisons les plus proches du futur site, a émis la crainte de voir sa commune « perdre de son attractivité » et la « route départementale être de plus en plus encombrée ». L’élu a voté contre la délibération et précise : « Je comprends les enjeux, mais nous sommes quand même à quelques mètres des lieux de la bataille de la Marne que nous devons préserver et sécuriser ».
Dominique Delahaye, le maire de Chambry, a voté pour, à contre-cœur. Il commente : « J’espère seulement que cette aire nous retirera l’angoisse des campements sauvages ».
Jean-François Copé, qui a rencontré les habitants de Barcy et de Varreddes, commune limitrophe, samedi, a insisté sur les mesures de sécurité et d’accompagnement qui seront mis en place par la CAPM : « Nous allons renforcer les passages des forces de l’ordre et des associations. Le périmètre du terrain sera entièrement clôturé. De plus, l’aire ne sera pas occupée toute l’année « . Il a assuré que le choix était le « moins mauvais ».
Le maire de Meaux en a aussi profité pour dénoncer « le chantage de l’Etat ». En effet, la loi oblige les collectivités locales à mettre une aire de grand passage à la disposition des gens du voyage. A défaut, il n’y aura pas de recours administratif à la force publique pour évacuer les terrains illégalement occupés et il faudra passer par la voie judiciaire, une procédure plus longue.