La salle Coluche était comble, samedi 17 mars, pour le concert de David Hallyday, à l’affiche du festival de Compans. Si souvenirs et émotions ont envahi la soirée, le fils du chanteur disparu en décembre a su imposer son propre style artistique et séduire un public de plus en plus large.
« On va souvent dans les grandes villes et on oublie les petites. C’est une erreur car il faut aller à la rencontre de tous les gens. Ce soir, on va interpréter des chansons nouvelles mais aussi des plus anciennes, qui me rappellent des souvenirs avec vous. Les premiers souvenirs, ça compte et j’y suis très attaché » a confié le chanteur de 51 ans, qui effectue actuellement une tournée à travers la France.
Devant 435 fans, David Hallyday a interprété, entre autres, « Comme avant », « High », son premier titre composé en 1988, mais aussi « Un paradis, un enfer », « About you », « Tu ne m’as pas laissé le temps » et « On se fait peur », qu’il a chanté pour la première fois en duo avec sa demi-sœur, Laura Smet.
Après la disparition de son père, en décembre, la séquence émotion était inévitable. « Je n’allais pas monter sur scène, ce soir, sans faire un clin d’œil à un homme que vous avez profondément aimé, que j’ai profondément aimé : un père » a déclaré l’artiste, avant de chanter « J’ai oublié de vivre », un tube de Johnny, sur fonds d’images noir et blanc projetées où l’on voyait son père et sa mère, Sylvie Vartan. Avec « Sang pour sang », titre qu’il avait composé pour son père en 1999 et dont l’album a été l’un de ses plus grands succès, le curseur de l’émotion est monté encore d’un cran.
C’est à la fin du concert, après le troisième rappel, que le summum a été atteint. David Hallyday a demandé à ses fans de baisser leurs portables : « Je vais vous chanter une chanson que j’avais envie de partager avec vous. Vous êtes les troisièmes à l’écouter [Ndlr : troisième concert de David Hallyday] puisqu’elle a été écrite, il y a une semaine, avec mon ami Arno Santamaria, qui est venu à Londres. Elle est dédiée à mon père et s’appelle « Ma dernière lettre » : elle lui dit ce que j’ai dans mon cœur, mais aussi tout ce que j’ai pu lire dans le sien ».
Bien que les places soient assises, le public est resté debout presque tout le concert. Une façon de mieux communiquer avec le chanteur. « C’est super. Je l’avais vu il y a très longtemps lorsque j’habitais Marseille. C’est encore mieux aujourd’hui » s’exclame Floriane, 27 ans, qui n’en revenait pas de voir, ici à Compans, le chanteur en personne. Sylvie, une Companaise, était accompagnée d’Agnès, sa sœur, qui réside à Paris, et Irène, une amie de Seine-Saint-Denis : « On ne l’avait jamais vu sur scène. On a adoré et on envisage même d’aller le revoir, en tout cas on va suivre l’affaire » sourit Sylvie, qui était venue au festival 2013 voir Hélène Ségara.
La première partie de la soirée était consacré à Manu Lanvin, le fils de l’acteur Gérard Lanvin. Accompagné par The devils blues, il a enflammé la scène en enchaînant morceaux de rock et blues, sans oublier de rendre hommage à l’une de ses idoles : Jimi Hendrix. « Compans est peut-être un petit village mais la programmation de son festival est toujours de grande qualité, ce qui nécessite de s’y prendre dix-huit mois à l’avance. L’an prochain, pour notre dixième édition, la tête d’affiche sera Liane Foly » a révélé le maire, Joël Marion, qui n’a pas perdu une miette du concert.