Pomponne ► Future salle multisports : l’inquiétude grandit chez les riverains

Pomponne aura sa première salle multisports à la rentrée 2019. Les travaux démarrent début avril et devraient durer entre douze et quinze mois. A quelles nuisances les riverains peuvent-ils s’attendre ? Le réponse sera donnée ce soir, vendredi 16 mars, à 20 heures à la réunion publique qui se tiendra dans la salle du conseil municipal avec l’architecte du projet.

Dans quelques semaines, les Pomponnais verront sortir de terre un nouveau bâtiment à la toiture végétalisée. Installé au cœur de la résidence pavillonnaire des Cornouillers, sur le terrain en herbe situé près de  la cour de l’école élémentaire, il s’étendra sur 300 m2 et sur deux niveaux. Le premier étage accueillera le nouveau centre de loisirs de 150 places et le rez-de-chaussée les activités sportives : du ping-pong, de la gymnastique et du judo principalement.

Ce n’est pas un gymnase : les  jeux de ballon, comme le basket ou le volley, ne pourront y être pratiqués en raison d’une hauteur sous plafond limitée à 5,20 mètres. Le maire de Pomponne, Roland Harlé, explique : « Les effectifs du groupe scolaire arrivant à saturation, nous avons décidé d’installer de nouvelles classes dans les locaux de l’actuel centre de loisirs. Comme les élèves ne disposaient pas de structure abritée pour l’enseignement sportif, nous avons opté pour la construction d’un bâtiment répondant à ces deux besoins : une salle multisports couverte et un centre de loisirs ». L’équipement sera aussi mis à disposition des associations. Le coût de l’opération s’élève à 4 millions d’euros, subventionnés pour moitié par la Région et l’Etat, et pour le reste par un emprunt à taux « raisonnable de 679 euros par habitant en raison du faible taux d’endettement de la commune »  justifie le maire.

Dix places de parking

L’accès se fera depuis la cour de récréation pour les scolaires, à pied pour les usagers du périscolaire et par la route pour les adhérents d’association, mais seulement après 18 heures. Le maire poursuit : « Nous prolongeons la rue de l’école car l’entrée se fera au niveau du terrain de sport qui, lui, reste en place et au nord duquel nous aménageons une dizaine de places de parking avec accès PMR ». Une capacité de stationnement insuffisante déplorent les résidents du lotissement qui craignent de voir de plus en plus de voitures venir se garer devant chez eux, avec des problèmes de circulation et de sécurité. Les rues sont toutes configurées en impasse et l’accès aux écoles, et au futur complexe, se fait essentiellement par des sentiers piétonniers.

Les allées des Pressoirs, de l’Ecole, des Petits Prés et des Noirailles sont particulièrement concernées. Une habitante de l’allée des Petits Prés appréhende : « A cause du manque de places aux abords du groupe scolaire et du plan vigipirate, les parents se garent devant chez nous, et parfois même devant notre bateau, le temps d’accompagner ou de récupérer leurs enfants à l’école. Avec le projet, les choses vont empirer ». Roland Harlé répond : « L’évolution démographique de la commune, qui vient de dépasser les 4 000 habitants, fait que nous avons des enfants à scolariser. L’évolution sociétale montre aussi que les incivilités se multiplient. Nous vivons à 28 km de Paris, en zone urbaine et les problèmes de stationnement y sont inhérents, surtout à proximité des écoles ».

 Manque de concertation

Un ancien élu de la commune, qui réside à deux pas de la future installation, dénonce le manque de concertation : « Nous avons eu connaissance de ce projet en juin 2016 de manière fortuite. Une réunion publique a suivi en mars 2017. On nous a communiqué le plan de masse et depuis nous n’avons pas eu d’autres informations ».

La lettre ouverte qu’il a adressée avec un groupe de riverains à la municipalité, le 11 mars 2017, n’y a rien changé. Dans celle-ci, les intéressés demandaient « de prendre en compte les demandes formulées pour accroître la capacité de stationnement aux abords des nouvelles installations, prévenir les vitesses excessives et les circulations interdites, prendre les dispositions utiles pour gérer les phases de travaux en minimisant la gêne pour les habitants concernés et en veillant à ne pas créer de situations à risque ». « Depuis, c’est le silence radio, malgré deux relances par courrier, envoyées le 2 avril 2017 et le 21 janvier, et signées par 145 foyers sur les 170 que compte le lotissement » indique l’ancien élu.

Les Pomponnais des Cornouillers craignent pour « la qualité de vie qu’ils ont achetée en s’installant ici », avec le sentiment « de n’être ni écoutés ni informés ». Certains se démobilisent même en disant que « le maire finira par faire ce qu’il veut de toute façon ».