La famille de Françoise Fagard, une habitante de Lagny-sur-marne décédée mercredi 27 décembre 2017, pointe les pratiques du funérarium. Samedi 24 février, les fils de la défunte ont contacté des associations de consommateurs.
Stéphane et Morgan, les deux enfants de Françoise, veulent obtenir réparation du préjudice moral qu’ils ont subi lors des obsèques de leur mère. Celles-ci avaient été prise en charge par le funérarium.
Françoise est décédée chez elle, à Lagny-sur-Marne, deux jours après avoir passé Noël avec ses enfants. Ces derniers ont tenté de la contacter par téléphone comme souvent mais inquiets de ne pas obtenir de réponse, il se sont rendus chez elle. Les pompiers sont intervenus avec le fils aîné et ont découvert le corps sans vie de Françoise. A la douleur du deuil se sont ajoutées les difficultés, sans doute en partie dues à la période de fêtes de fin d’année. Stéphane raconte : « Nous avons dû appeler quarante-et-un médecins. Soit ils n’étaient pas là, soit ils répondaient qu’ils n’avaient pas le temps. Enfin, nous en avons trouvé un disponible et il est arrivé à 21 heures pour faire constater le décès ».
Finalement, le corps de la défunte a été transporté au funérarium à Lagny-sur-Marne mais la famille affirme avoir eu à faire face à un « réel manque de compréhension » de la part du personnel. Morgan n’a pu voir le corps de sa mère que le 4 janvier vers 11 h 45 pour repartir vers 12 h 40. Nous avons appris que le corps n’avait été rentré qu’à 18 heures.
Les enfants, habitant à Montévrain et à Lagny, ont pourtant essayé de contacter plusieurs fois le funérarium. « Nous avons eu une personne au téléphone. Elle semblait énervée et elle nous a tout d’abord dit sur un ton sec qu’elle ne connaissait pas de Françoise Fagard » raconte la belle-fille de la défunte. Un autre employé de la société de pompes funèbres a finalement confirmé l’admission de la dépouille.
La famille n’en revient toujours pas du « manque de tact du personnel ». Stéphane, encore sur le coup de l’émotion, se souvient : « Ils ont lancé à mon petit frère sans la moindre précaution qu’il a fallu plusieurs couches de maquillage car notre mère n’était ‘pas belle à voir’. Puis, le jour de l’incinération, après plusieurs minutes d’attente, une personne du funérarium m’a précisé que pour rendre un dernier hommage, nous serions obligés de le faire à cercueil fermé car le corps était ‘en état de décomposition’ et que notre mère n’était ‘pas belle à voir’ et était ‘toute verte’. Elle a dit ça devant toute la famille et nos amis. Nos pompes funèbres sont allées vérifier par elles-mêmes afin de voir si nous pouvions y aller. Lorsque nos interlocuteurs sont revenus, ils nous ont précisé que nous pouvions nous recueillir à cercueil ouvert, que le corps n’était pas en décomposition ».
Cependant Stéphane pointe également les méthodes commerciales de la société qui gère le funérarium. La famille avait en effet fait appel à un concurrent pour organiser les obsèques. Celui-ci louait le funérarium pour garder la dépouille avant l’inhumation. Stéphane explique : « On nous a implicitement reproché d’être passés par un autre prestataire et qu’il fallait payer en plus ». La famille a dépensé le montant du contrat « simple », soit 1 870 euros.
Les fils de Françoise Fagard ont écrit à la maison-mère du funérarium et ont reçu une réponse, samedi 24 février. Dans le courrier, le directeur du secteur opérationnel a reconnu que le premier contact téléphonique « n’était pas digne de l’enseigne » et que la mauvaise impression a été « aggravée par la transmission sans filtre d’informations brutes destinées à un professionnel ». Le métier n’est pas simple ; la société a promis de « tenir compte des remarques » tout en rejetant les demandes de remboursement en se référent aux stipulations du contrat.
La famille avait en effet choisi le moins cher, celui donnant droit à une seule visite pendant la durée du séjour du corps.
Contactée par Magjournal, la succursale de Lagny n’a pas souhaité répondre.
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