Il n’y a plus de doute : la cession de la résidence du château du Poitou à Villevaudé, maison de retraite gérée par la SNCF, est bel et bien engagée. Cinq repreneurs sont déjà sur les rangs et la vente pourrait aboutir en fin d’année.
Selon une note officielle à laquelle Magjournal a eu accès, « le département de l’action sociale de la SNCF a pour projet de cesser progressivement l’action de la gestion des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) au titre de la prise en charge de la dépendance et de l’aide au maintien à domicile de ses pensionnés ». Pour le responsable national des pensionnés à l’action sociale de la SNCF « le maintien à domicile fonctionne bien et concerne 8 500 bénéficiaires ».
Le projet de cession concerne quatre établissements appartenant à la SNCF, dont deux en Ile-de-France : Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et Villevaudé (lire notre article du 7 février 2017).
Lors d’une réunion organisée le 12 décembre par le conseil de vie sociale de la résidence de Villevaudé, le chiffre de cinq repreneurs « issus du secteur privé lucratif et non lucratif », a été annoncé. Toujours selon le document, « les cinq repreneurs potentiels ont visité les quatre sites entre le 27 novembre et le 22 décembre ».
La fille d’une résidente confirme : « A la réunion, nous avons appris que la maison de retraite serait finalement cédée à un organisme privé. Il y avait pourtant d’autres solutions, telles le Refuge du cheminot ou la Mutuelle des cheminots, mais ces deux propositions ont été rejetées… sans aucune explication ! ». Pour elle, compte tenu des formalités, la cession n’interviendra qu’au début 2019.
Le coût annuel pour les quatre établissement (243 lits) est évalué à 5 millions d’euros. Pour la résidence de Villevaudé, les travaux de remise aux normes pour la seule partie du château sont estimés à 700 000 euros (contre 1,6 million d’euros dans un rapport de septembre 2016).
La note précise également que « le projet de cession devrait permettre la réalisation de deux objectifs initiaux de continuité de prise en charge des résidents et de maintien de l’emploi des salariés ». Elle ajoute que, selon le code du travail, « le maintien de l’emploi est opéré et emporte transfert du personnel au profit du repreneur ». Cela suffira-il à rassurer le personnel et aura-t-il des rémunérations et conditions de travail équivalentes ?
Les offres fermes des repreneurs seront étudiées d’ici fin janvier, avant d’être soumises à l’avis du comité des engagements immobiliers. Après validation, une phase dite de négociation exclusive sera engagée courant mars avec un repreneur. D’après une source proche du dossier, deux candidats sortent du lot et auraient déjà été retenus.
Le comité d’établissement sera consulté sur le projet de cession « dès lors qu’il sera effectif », fin mars ou début avril. Le CHSCT de la région IDF (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) sera parallélement informé.
Le document indique que le comité d’établissement est « régulièrement informé des démarches concernant la recherche d’un ou plusieurs repreneur(s), de même que les salariés et les collectivités territoriales concernées par la procédure de déclassement des biens immobiliers ».
Depuis fin 2016, la résidence du Poitou n’admettait plus de pensionnaire. En février 2017, elle comptait 48 pensionnaires pour 32 salariés. Aujourd’hui, le nombre de résidents est tombé à 39.
Le nouvel acquéreur devra s’engager à assurer la continuité de services vis-à-vis des retraités cheminots encore présents dans la structure, sachant que la SNCF, au titre du loyer, percevait 85 % du montant de la rémunération mensuelle du retraité cheminot ou de son conjoint.
Nos tentatives pour joindre la direction commune du château du Poitou et de l’établissement de Neuilly-sur-Marne, sont restées vaines.