Ce matin, comme chaque semaine pour venir au Sénat, j’ai pris le train en gare de Melun, en Seine-et-Marne, jusqu’à la gare de Lyon.
27 minutes pour un trajet direct, un mode de déplacement idéal lorsque l’on sait que le même trajet en voiture prend dans le meilleur des cas 1 heure et je ne vous parle pas du pire sachant que la moyenne quotidienne tourne autour d’1 heure 30 !
Malheureusement, en Ile de France et plus particulièrement en Seine-et-Marne, le premier de ses départements par la taille mais également par sa croissance démographique, les déplacements relèvent de l’exploit tant les perturbations en tout genre font des transports collectifs un mode de déplacement peu fiable. La multiplication des problèmes survenus fin 2017 révèle trente années de sous-investissements dans les infrastructures de la SNCF avec pour conséquences une situation qui ne pourra que se dégrader si, comme l’a réclamé Valérie Pécresse, présidente de la Région, un plan ORSEC pour les transports franciliens n’est pas déclenché.
En Seine-et-Marne, la voiture demeure le premier mode de déplacement. Comment alors demander aux Seine-et Marnais de moins utiliser leur véhicule et en même temps les priver de transports en commun de qualité.
La ligne P est le symbole de l’abandon de la Seine-et-Marne. Une ligne encore non électrifiée qui cumule les problèmes depuis de nombreuses années : insécurité, manque de personnel, matériel vieillissant et nombre d’usagers qui progresse. Et pour compléter une réalité inacceptable, l’Etat refuse de financer les interconnexions et décide de retarder la création de la ligne 17 du Grand Paris Express, ligne vitale pour 420 000 habitants.
Madame le ministre, en ce début d’année, les Seine-et-Marnais aimeraient beaucoup recevoir de votre part un signe fort. Alors que les assises de la mobilité viennent de s’achever et que vous travaillez à une nouvelle stratégie pour une nouvelle politique de mobilité, pouvez-vous nous dire quelles seront vos priorités pour le territoire seine et marnais et nous rassurer sur la réalisation pour 2024 de la gare du Mesnil-Amelot.
Réponse du ministre – En effet, nos réseaux ont souffert de sous-investissement et de sous-entretien pendant des décennies. Il nous faut faire des choix pour moderniser et régénérer nos lignes. Il s’agit d’abord de mettre à niveau notre réseau, ce que nous faisons en nous engageant sur un calendrier ambitieux mais réaliste pour le Grand Paris Express. Nous devrions tenir compte du fait que les travaux peuvent engendrer des difficultés imprévues. Par exemple, les travaux d’interconnexion des lignes du RER D avec les lignes du Grand Paris Express ont provoqué des perturbations. La Seine-et-Marne a besoin de nouvelles solutions de mobilité comme le covoiturage, le transport à la demande, tous les outils utiles à rabattre les flux vers le réseau ferré – la présidente de France Mobilités est très investie sur ces chantiers. L’État aidera les collectivités et les AOT à se saisir des outils nouveaux de la loi d’orientation.
Question de Colette Mélot, sénatrice de Seine-et-Marne, à madame Elizabeth Borne, ministre des Transports