Un collectif d’élus et d’associations a envoyé une lettre ouverte aux préfets de Seine-et-Marne et de Seine-Saint-Denis. Xavier Vanderbise, le maire de Courtry, en association avec d’autres maires, veut des réponses précises en matière de santé publique et a demandé, lundi 8 janvier, à être reçu par les ministères de la Santé, de l’Ecologie et des Armées.
Xavier Vanderbise, également vice-président du conseil départemental de Seine-et-Marne, est l’un des premiers signataires de la lettre envoyée aux préfets, jeudi 28 décembre. Celle-ci réunit élus et responsables associatifs, qui, faute d’éléments concrets et de précisions sur le déroulé des travaux en cours à Vaujours, demandent leur arrêt immédiat.
Le maire de Courtry, en collaboration avec d’autres élus, a d’ores et déjà fait partir, lundi, un second courrier à destination du ministre de la Santé, Agnès Buzyn, du ministre de l’Ecologie, Nicolas Hulot et du ministre des Armées, Florence Parly. Le maire précise : « Nous souhaiterions être reçus afin d’échanger sur le sujet et de pouvoir traiter le dossier avec toute l’importance qu’il requiert ».
L’élu témoigne une nouvelle fois sa volonté de poursuivre les efforts qu’il avait entrepris, comme en 2016, en votant avec son conseil municipal, une subvention exceptionnelle en faveur de la Criirad (Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité), une association à but non lucratif. L’aide sert à faire bénéficier de l’accompagnement de l’organisme indépendant qui connait déjà le site pour y être intervenu. L’initiative a été suivie par les villes de Mitry-Mory, Villevaudé et Tremblay-en-France, mais Xavier Vanderbise regrette : « La réunion de concertation d’élus n’a pas reçu le soutien d’autres villes. Chacune peut participer un peu, à la hauteur de ses possibilités. Nous ne sommes pas les seuls concernés ».
Par ailleurs, il déplore ne pas avoir été entendu par l’équipe de l’émission de France 2, « Complément d’enquête », diffusée jeudi 14 décembre. C’est en effet après l’émission que les problèmes du fort de Vaujours, traités en même temps que les conséquences des essais nucléaire dans le Pacifique et dans le Sahara, et du polygone d’expérimentation de Moronvilliers (Marne), ont une fois encore été réactivés. Le maire souligne : « Je fais mon possible pour recevoir ou donner réponse à toute personne qui me sollicite. Ne pas traiter une information dans sa totalité n’est pas correcte ».
La lettre ouverte adressée aux préfets, demandant l’arrêt immédiat des travaux réalisés sur le fort, compte 84 cosignataires. Elus et responsables associatifs s’inquiètent pour « la sécurité, la santé des habitants et des salariés amenés à travailler sur le site ».
Grégory Jurado, conseiller municipal à Courtry, qui a participé à la rédaction de la lettre, explique : « Pour nous, il est important d’obtenir la levée du secret défense. Cela nous permettra de faire des études concrètes sur le terrain avec des personnes qualifiées et de connaître véritablement l’ampleur du problème ».
L’opinion est partagée par Joëlle, une habitante du secteur, dont la famille a vécu au pied du fort depuis les années 30. A l’époque, les détonations provenant du fort étaient habituelles. D’après Joëlle, il y en avait au moins une par jour et personne ne posait vraiment de questions. « Vous savez, avec la guerre, beaucoup avait déjà connu le pire » justifie-t-elle. Elle se souvient : « Quand nous étions enfants, nous allions jouer sans inquiétude dans les champs de blé jouxtant la carrière à proximité du site du CEA… J’ai perdu onze membres de ma famille proche, chacun décédé d’un cancer. Moi-même, je suis surveillée pour des nodules et je m’interroge… Le combat pour connaître la vérité est nécessaire, j’en suis convaincue ».
Pour Edith Boclet, conseillère municipale à Villeparisis, apporter son soutien en devenant elle-même cosignataire était une évidence : « J’ai des enfants, des petits-enfants. Comme beaucoup d’autres je m’interroge ».
Il était temps que M. Vanderbise fasse une priorité de ce dossier ! Il était encore absent lors de la dernière commission de suivi de site du 29 novembre… Pour être contacté par les médias encore faut-il être actif sur un dossier… CQFD. Mais il n’est jamais trop tard et c’est tant mieux s’il rejoint la mobilisation et ceux qui agissent au quotidien.
Quelle honte que 4 communes qui participes à l’investissement de CRIIRAD, honte au maire de Villeparisis et Vaujours .