Chelles se lance dans son nouveau Plu (plan local d’urbanisme). Celui-ci a été adopté au conseil municipal, mardi 19 décembre. Il aura fallu du temps pour faire aboutir la procédure qui prévoit un nouveau développement urbain et donne une large place à la protection des espaces naturels.
La majorité municipale s’est fixé plusieurs missions concernant l’aménagement du territoire de la ville selon le nouveau Plu. Pour les élus, il fallait « rendre plus lisible et compréhensible les plans de zonage, intégrer les installations classées pour la protection de l’environnement, prendre en compte les observations justifiées des propriétaires demandant un classement en zone constructible, purger diverses incohérences contradictoires comme par exemple remplacer les notions de baies principales et secondaires par celles de baies et murs aveugles dans les constructions, ou encore définir d’une manière plus précise la zone naturelle ».
Les élus de la majorité ont voulu donner une nouvelle orientation au développement urbain de la commune par la « valorisation de l’identité de Chelles », la « maîtrise de son développement et son inscription dans la dynamique du Grand Paris ».
La révision du Plu à Chelles avait été lancée en 2014 par la nouvelle équipe municipale. Mardi, le vote pour l’adoption du plan local d’urbanisme a attiré de nombreux habitants.
Le maire, Brice Rabaste, pour qui le nouveau Plu est l’aboutissement d’une procédure qui a été « volontairement longue », a déclaré : « Le Plu est un projet de ville. C’est un outil au service de l’aménagement du territoire mais c’est avant tout c’est de l’humain. Il était nécessaire de prendre l’avis des Chellois ».
Ainsi a-t-il rappelé la consultation à laquelle les habitants pouvaient donner leur avis : « Tout au long de la révision du PLU, les Chellois ont pu s’exprimer et échanger avec les services municipaux et la municipalité via un registre d’expression mis à leur disposition en mairie, ainsi qu’à travers des réunions publiques ».
Par ailleurs, le commissaire enquêteur désigné par le tribunal administratif, Alain Charliac, a tenu cinq permanences en mairie. Ce dernier a remis son rapport le 11 octobre en tenant compte d’avis et d’observations formulés durant l’enquête publique.
La préservation des espaces naturels tient une place prépondérante dans le nouveau PLU. De nombreux éléments retenus concernent le renforcement des dispositions visant à préserver la coulée verte Nord et les trames vertes et bleues de la commune (le vert correspond aux milieux naturels et semi naturels terrestres, le bleu fait référence au réseau aquatique et humide, fleuves, rivières, zones humides.) en limitant les installations et constructions autorisées en zone naturelle (zone N) ; de classer les principaux espaces agricoles exploités en zone A (agricole) afin de mieux tenir compte de l’usage des sols ; de protéger les zones humides ; de limiter voire même de supprimer la zone d’aménagement future à l’entrée Est des Coudreaux pour protéger les continuités écologiques.
« Le document proposé aujourd’hui protège notre ville, notre patrimoine naturel, agricole. Il était nécessaire d’harmoniser un peu tout cela… Il permet aussi de maîtriser notre développement et notre urbanisation qui doit être cohérente, sans rupture ni brutalité. C’est aussi un document qui doit préparer notre avenir. C’est important de préciser qu’il y a des choses qui vont impacter Chelles, nous ne sommes pas dans une bulle, et notre plan local d’urbanisme est fait pour cela », poursuit le maire en faisant référence au Grand Paris.
de « construction sociale »
Il fallait s’attendre à ce que l’opposition chelloise réagisse à la perspective d’harmonisation de la ville et critique les orientations envoyées comme un « message subliminal » par la majorité en place. Cécile Goutmann, conseillère municipale CRCE (groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste), indique : « Harmoniser la ville c’est bien. Mais qu’en est -il du logement ? Le PLU a été lancé lorsque vous êtes arrivés aux manettes. Les inquiétudes formulées un certain nombre de fois n’ont pas été levées. Une procédure très longue, trois ans et demi, une nouvelle orientation, préserver l’identité de la ville, maîtriser son développement, également accompagner la dynamique du Grand Paris… en clair le message subliminal était d’arrêter le bétonnage et de garantir la tranquillité aux Chellois. Où sont vos projets ? La seule construction qui est limitée par le PLU est la construction publique. La seule ambition qui manque, c’est l’ambition de construction sociale pour répondre aux besoins des gens qui n’ont pas les moyens de se loger dans le privé ».
Le maire s’est appuyé sur « la logique » pour répondre : « Sur les constructions, je ne veux pas me mettre hors la loi. Il faut qu’on puisse aussi garder l’équilibre de la ville. On ne peut pas tout arrêter. Néanmoins, cela paraît logique à côté d’une gare de continuer à aménager un quartier qui n’est pas terminé ».
Pour la majorité, le document qui détaille les termes du plan a été « bien mûri ».