Les élus communautaires ont abordé, lundi 18 décembre, l’avenir de Marne-et-Gondoire dans l’éventualité d’une fusion avec d’autres intercos, prévue dans la loi sur la métropole du Grand Paris.
Jean-Paul Michel, président de la CAMG (Communauté d’agglomération de Marne-et-Gondoire), a lancé le débat en fin de conseil cmmunautaire : « Vous savez que depuis deux ans, nous bénéficions d’une dérogation en regard d’une obligation qui a failli nous imposer de fusionner à cinq intercommunalités. Nous avons réussi à préserver la spécificité de nos modes de fonctionnement, de nos territoires et de nos projets, et il en était de même pour Val d’Europe. Ce sont des dérogations, toujours réversibles, et on doit rester vigilants pour éviter de se retrouver dans un schéma à cinq voire plus qu’on ne voudrait pas ».
Jean-Paul Michel a annoncé que, dans l’attente de la décision du président de la République sur la métropole du Grand Paris, des discussions étaient en cours avec Val d’Europe. « Nous pourrions être concernés puisque nous sommes dans l’aire urbaine du Grand Paris. Nous avons donc décidé de mettre nos services en relation. En clair, on se prépare à assurer une certaine cohérence technique » ajoute-t-il, tout en insistant sur le fait qu’il ne s’agissait que d’un « travail préparatoire ».
Marne-et-Gondoire rassemble vingt communes, soit 100 915 habitants, et Val d’Europe agglomération, cinq communes, soit 29 852 habitants. Les aspects financiers ont été examinés. Ils ont révélé que les situations des deux intercos étaient relativement comparables. « Cela ne devrait pas être un frein pour fusionner demain, même si, pour le moment, il n’y a rien de tangible » a précisé le président de la CAMG.
Selon Patrick Maillard, maire de Jossigny, les deux agglos n’ont pas la même logique : « Marne-et-Gondoire est sur une logique de projets, alors que Val d’Europe est plus orienté vers l’international, éminemment dirigé par Disney. Les atomes crochus sont en fait très disparates par rapport aux objectifs que l’on s’est fixé sur la création de Marne-et-Gondoire ».
Thibaud Guillemet, maire de Thorigny-sur-Marne, prône la cohérence et souhaite rester attentif sur le travail préparatoire. Il déclare : « Lors des réunions, les Thorigniens ont exprimé beaucoup d’interrogations et de méfiance à l’idée de ce rapprochement. A ce jour, pour ma part, je ne vois pas l’intérêt de fusionner avec Val d’Europe agglomération et j’aimerais qu’on puisse prendre le temps d’en discuter encore ».
« La cohérence est notre philosophie de territoire. Le travail préparatoire n’a pas pour objet d’accélérer les choses, mais pour intérêt d’être prêt au cas où la maîtrise du calendrier nous échapperait » répond Jean-Paul Michel. « On a déjà beaucoup de choses en commun avec le Val d’Europe, dont le syndicat de transports qui travaille sur les deux secteurs » rappelle Sinclair Vouriot, maire de Saint-Thibault-des-Vignes.
Mireille Munch, maire de Ferrières-en-Brie, a insisté sur la nécessité de réfléchir au rapprochement : « Il faut y songer très sérieusement car le président de la République a bien précisé que les collectivités devaient envisager de se regrouper. Nous devons déjà y penser entre nous parce qu’on nous l’imposera de toute façon ». Pour Christian Robache, le maire de Montévrain, le rapprochement est inévitable dans le cadre « d’une logique de territoire et d’un bassin de vie ». Il précise : « Aujourd’hui, la seule méthode est de devancer ce que l’on va nous imposer par la suite. Si on ne le fait pas maintenant, on va le subir car ce sera une évidence pour l’Etat ».
Laurent Simon, maire de Chalifert, estime qu’il « faut aussi envisager d’entrer en discussion avec Paris-Vallée de la Marne (douze communes, 226.906 habitants) dans l’hypothèse d’une intercommunalité fixée à 200.000 habitants minimum selon la loi Maptam ».