Lagny-sur-Marne ► Les élus d’opposition « censurés » et « privés de sanitaires »

Les deux élus du groupe d’opposition, Lead (Lagny ensemble aujourd’hui et demain), à Lagny-sur-Marne, ont reproché au maire de censurer leurs propos dans les sites d’information municipale et de leur attribuer une salle de réunion… sans sanitaires. Mardi 12 décembre, lors du conseil, les problèmes ont été pointés du doigt.

Jacques-Edouard Grée a communiqué la décision du tribunal administratif de Melun, qui a été rendue le 30 novembre. « Il m’a donné raison sur les trois points sur lesquels je l’avais saisi en 2016 » a-t-il déclaré. Le porte-parole de Lead reprochait au maire, depuis son élection en 2014, son refus d’ouvrir à l’opposition une tribune sur le site de la mairie et son Facebook. Il reprochait également à Jean-Paul Michel son refus de mettre à disposition une salle de réunion avec sanitaires. « Il nous avait bien attribué une salle, mais sans accès à des sanitaires, son chef de cabinet nous rétorquant que nous n’avions qu’à utiliser les toilettes publiques du marché » s’insurge l’élu.

Si le problème de la salle de réunion avec toilettes est en passe d’être réglé, en revanche ceux des tribunes dans le journal municipal, le site internet et Facebook municipal ne le seraient pas. « Le maire va continuer d’en limiter la longueur, voire de le supprimer comme il vient de le faire en censurant la tribune de Lead dans son bilan de mi-mandat et celle d’Objectif Lagny [Ndlr : le second groupe d’opposition municipale], dans le dernier numéro du magazine municipal » poursuit Jacques-Edouard Grée.

« Nous voulons un espace suffisant »

Il dénonce « le petit calcul comptable du maire et de son cabinet qui consiste à attribuer 1 600 caractères à Objectif Lagny », alors que le groupe d’opposition, initialement composé de huit membres, a connu, début septembre, une division. « Accorder 200 caractères, espaces compris, à un élu ou 400 caractères à un groupe de deux élus [Ndlr : le cas de Lead], ne leur donne pas un espace suffisant pour pouvoir véritablement s’exprimer ni argumenter leurs propos » déplore-t-il, en s’appuyant sur une jurisprudence de 2008 du tribunal administratif de Nice. « Cinq lignes, ce n’est même pas ce que Lead a eu dans le dernier magazine municipal de 36 pages » conclut-il.

Le maire va faire appel

Jean-Paul Michel a réagi : « Il est normal qu’un groupe d’opposition ait un local en permanence avec des toilettes. Vous savez très bien que ce n’était pas possible à l’époque et que ça allait le devenir… Je ne suis pas favorable à ce que le Facebook de la mairie devienne un outil politique parce que c’est un simple outil d’information à la disposition de nos concitoyens ». La municipalité fera donc appel de la décision du tribunal.

« Nous ne sommes pas responsables

de vos désaccords »

A propos du nombre de caractères dans les tribunes, le maire a rappelé que le sous-préfet avait fixé un prorata et que celui-ci était respecté. « Libre à vous d’attaquer la décision du sous-préfet, mais nous ne sommes pas responsables de l’explosion d’Objectif Lagny, ni des douze démissions au conseil municipal qu’il y a eu au début du mandat, pas plus de la division en trois et, peut-être demain en huit. Vous imaginez bien qu’il n’est pas possible de multiplier le droit d’expression par huit » a rétorqué Jean-Paul Michel.

Le prochain conseil aura lieu mardi 16 janvier.

Le maire, Jean-Paul Michel