Les élus de Courtry ont refusé à l’unanimité hier, lundi 18 septembre, la mise en conformité du PLU (Plan local d’urbanisme) sur l’emprise communale de Suez-Minerals, société de traitement et d’enfouissement des déchets. Le maire affirme « vouloir préserver les générations futures ».
Le site d’exploitation de Suez-Minerals, en activité depuis 1997, est classé Seveso. Il a une capacité de stockage de 250 000 tonnes par an, ainsi qu’une capacité de traitement des terres polluées de 60 000 tonnes par an. Le site est à cheval sur les communes de Courtry et Villeparisis, cette dernière détenant la plus grande superficie. En face, de l’autre côté de la route, se trouve le fort de Vaujours.
La mise en compatibilité avec le PLU aurait permis à Suez-Minerals de poursuivre son activité au-delà de 2020. Or, selon les élus courtrysiens, « une poursuite d’exploitation jusqu’en 2026 entraînerait son lot de nuisances pour six années supplémentaires, alors que Courtry vit déjà avec depuis quarante ans ».
Xavier Vanderbise, le maire, explique : « Au vu de la dangerosité des déchets enfouis sur le site, le conseil municipal a voulu réaffirmer l’idée du principe de précaution, inscrit dans la constitution, afin de préserver la qualité de vie et la santé des Courtrysiens ».
En prenant cette décision, la commune s’inscrit dans la démarche du conseil départemental « de ne plus être le département qui concentre 80 % des capacités de stockage des déchets d’Ile-de-France sur son territoire ».
Après avoir invoqué le principe de précaution, le maire attend l’avis de la Région. « Nous préférons attendre le plan régional de prévention et de gestion des déchets, qui sera adopté fin 2019 par la Région. Il déterminera une répartition plus efficace et plus juste des déchets sur le territoire francilien » ajoute-t-il.
Xavier Vanderbise justifie la décision comme un « geste en direction des générations futures ». Il conclut : « Courtry a pris sa part, il est normal que d’autres prennent la leur ».
Seveso est le nom d’une série de directives européennes qui imposent aux états membre de l’Union européenne d’identifier les sites industriels qui présentent des risques d’accidents majeurs, appelés « sites Seveso », et d’y maintenir un haut niveau de prévention. La directive tire son nom de la catastrophe de Seveso qui s’est produite en Italie en 1976 et qui a incité les états européens à adopter une politique commune en matière de risque de pollution industrielle.