Une exposition sur la Première Guerre mondiale et la vie, année après année, de Villevaudéens qui sont montés au front, se tient à la bibliothèque de la Roseraie jusqu’au 30 janvier.
Toutes les communes de France ont payé un lourd tribut à la guerre de 1914-1918 et Villevaudé, qui comptait 585 habitants en 1914, n’y a pas échappé.
Lancée en 2015, l’initiative de l’exposition est due à l’ALJ (Association loisirs jeunes) et à la bibliothèque de la Roseraie. Yvette Godefroy, présidente de l’ALJ explique : « Nous avons voulu réaliser une rétrospective de cette époque, dans la mesure où nous disposions de documents retrouvés dans un grenier de Montjay-la-Tour. Au travers d’une fresque chronologique de quelques grands événements de la vie civile, dans les domaines des arts, des lettres et des faits de sociétés, nous suivons le parcours de quelques habitants qui ont été mobilisés sur le front ».
Monique Mazoyer, membre de la SHCE (Société d’histoire de Claye et de ses environs) a apporté sa précieuse contribution et les panneaux, réactualisés chaque année depuis 2015, informent le visiteur sur ce qui s’est passé, de 1914 à 1918.
Les Villevaudéens dont les noms sont inscrits sur le monument aux morts de la commune ont donc tout naturellement leur place dans la page de mémoire. L’exposition s’attache d’ailleurs à l’histoire de certains d’entre eux, reconstituée grâce à des documents qui les concernaient : lettres, citations militaires, témoignages…
C’est d’abord le parcours d’Edmond Blétry, 39 ans, adjoint au maire de Villevaudé en 1914, qui est parti au front dès le mois de septembre de la même année. Il a été incorporé à Amiens dans le douzième régiment territorial d’infanterie. Sous les ordres du lieutenant-colonel Garrus, il a quitté Amiens dans la nuit du 5 au 6 août pour débarquer à Morbecque (Nord).
Sa famille résidait au 11 rue Charles-de-Gaulle, à Montjay-la-Tour (haut de Villevaudé). Dans une lettre du 8 août 1914 adressée à son épouse, le sergent Blétry écrivait : « Des premiers bruits de victoire nous mettent de la joie plein le cœur, mais si ça va si bien que cela, nous autres, les vieux, n’auront plus qu’à suivre ». Il a été blessé à la cuisse, fait prisonnier et envoyé en Allemagne où il est resté quatre ans.
En 1917, Edmond Blétry avait trois enfants. Il espérait figurer sur la liste des pères de famille de plus de 40 ans qui étaient évacués en Suisse et parfois libérés. Néanmoins, il n’a quitté l’Allemagne qu’à la fin du conflit.
Georges Eugène Aché est mort le 15 mars 1916 dans les combats de Mort-Homme (Meuse). Gustave Lantenois est tué le 17 juillet 1916 à Flaucourt (Somme), le lendemain de son anniversaire. Alexandre Roch est porté disparu le 23 octobre 1916 dans les tranchées de la Maisonnette, près de Biaches (Somme). Il est finalement reconnu décédé le 29 octobre 1916 par jugement du tribunal de Meaux, rendu le 24 février 1921.
« Félix Marleux a été fait prisonnier pendant la bataille d’Aubérivé (Marne). Victime de la tuberculose, il est décédé le 27 juillet 1917. L’histoire nous dira qu’il y en aura beaucoup plus en 1918 » précise Yvette Godefroy. Elle prépare d’ores et déjà la réactualisation de l’exposition pour 2018, centenaire qui célébrera la fin d’une guerre que l’on croyait être « la der des der ».
L’exposition Face à la guerre pour l’année 1917, se tiendra jusqu’au mardi 30 janvier à la bibliothèque de la Roseraie, 16 rue Charles-de-Gaulle (à l’entrée du parc). L’entrée est gratuite et l’exposition se visite le lundi et samedi, de 10 h 30 à 12 h 30 et le mercredi, de 16 heures à 19 heures.
Rechercher un aïeul mort durant la Première Guerre mondiale dans la base de données du ministère des armées :
http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/base_morts_pour_la_france_premiere_guerre/