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Quelle ville voulez-vous pour les vingt prochaines années ? La municipalité de Lognes a lancé une démarche de concertation avec les habitants afin de mener une réflexion sur les enjeux d’avenir auxquels elle est confrontée.
Intitulée « Vivre Lognes, réinventons notre ville », la démarche aboutira en particulier sur l’élaboration d’un projet de ville partagé. Trois soirées de débats ont eu lieu les 9, 15 et 23 novembre avec le maire, André Yuste, et son premier adjoint chargé de la démocratie participative, Nicolas Delaunay. Les rencontres se sont déroulées au sein de l’entreprise Festool, à la médiathèque du Segrais et au collège de la Maillière. Chaque séance a réuni entre cent et cent cinquante personnes qui vivent et travaillent à Lognes : salariés, étudiants, commerçants, responsables associatifs, inactifs, seniors, jeunes.
« J’ai toujours été convaincu que l’action publique n’a de sens que lorsqu’elle est démultipliée et soutenue par les habitants. C’est pourquoi je considère qu’il est vital pour la vie démocratique locale d’inviter les habitants à s’impliquer dans une démarche à long terme », explique le maire.
Les trois rencontres s’ouvrent aussi sur une soirée d’ateliers de propositions qui se déroulera à la mairie, jeudi 30 novembre à 20 h 30.
Les élus ne seront pas aux ateliers. « L’idée est de laisser aux habitants toute liberté dans leurs propositions pour la ville. Ils peuvent ainsi tout imaginer, sans contraintes, pour nous dire quelle ville ils veulent demain », poursuit André Yuste.
Le premier atelier concerne le visage de Lognes dans le futur : comment rester une ville pour tous ? Comment envisager les questions de densité, d’urbanisation, de propreté, de sécurité, de mobilité. Le deuxième atelier concerne l’idée de « réussir » leur ville. « On invite les habitants à réfléchir au développement économique de Lognes, à dire ce qu’ils souhaitent pour de meilleures relations entre les entreprises du territoire et la population, pour une meilleure prise en considération de la jeunesse… » détaille le maire. Enfin, le troisième atelier concerne l’animation de la ville, les lieux de vie, comment mettre en avant et favoriser la mixité culturelle ou générationnelle.
« Ce sont trois thématiques importantes sur lesquels je ne doute pas que la population va nous faire des propositions innovantes » est convaincu le maire.
Ainsi, grâce à aux propositions des Lognots, la municipalité souhaite construire un projet dessinant les évolutions de la ville pour l’avenir de ses enfants, le dynamisme de la commune, la solidarité, le développement économique, la qualité et l’accessibilité des services et équipements publics.
Magjournal : Pourquoi avoir souhaité mettre en place cette rencontre avec les habitants ?
Il y a plusieurs raisons. D’abord, nous sommes arrivés à la moitié du mandat, et nous avons déjà réalisé une très grande partie des engagements qui étaient dans notre programme. La ville de Lognes est clairement arrivée à un tournant de son histoire. Nous savons d’où nous venons, nous avons été une ville nouvelle et Lognes s’est développée en trente ans de façon extrêmement rapide. Durant ces décennies, nous avons su préserver et mettre en valeur deux immenses atouts : premièrement, un cadre de vie, la beauté et la singularité de la ville, ce sont ses espaces verts et ses lacs ; deuxièmement, une diversité culturelle qui se vit de manière apaisée et que bon nombre de communes en Île-de-France peuvent nous envier. Comme le disait un habitant dans le cadre de ces rencontres : nous avons tous grandi ensemble. Bref, il est temps de tourner une page et de savoir quelle ville nous voulons construire et comment préserver les atouts que je viens de citer. Pour cela, il ne me semblait pas pensable de se priver de l’avis des habitants.
Quelles sont les demandes récurrentes des Lognots ?
Les attentes des habitants sont nombreuses. Les demandes récurrentes concernent avant tout deux points majeurs : l’animation dans la ville pour entretenir le lien social, et l’attention portée à la jeunesse de Lognes. Bien sûr, il y a aussi des demandes pour lutter contre l’insécurité, ou encore pour que les entreprises locales s’ouvrent davantage aux habitants.
Y aura-t-il des priorités parmi tous les sujets évoqués ?
On aimerait pouvoir dire que tout sera prioritaire, et bien évidemment ce n’est pas possible, et surtout ce ne serait pas honnête. Or, notre démarche, du point de vue politique, relève d’une certaine honnêteté, d’une prise de risque : il n’y a pas d’enjeu électoral à l’horizon, et pourtant nous allons au-devant de la population pour qu’elle nous dise ce qu’elle pense de ce que nous avons réalisé, et ce qu’elle souhaite voir améliorer.
Il n’est donc pas question de dire que nous allons tout faire ; d’abord sans doute parce que nous n’en aurons pas forcément les moyens, et que dans l’état actuel des contraintes que nous impose l’Etat, ma priorité est le maintien du service public. Toutefois, je crois qu’il est vraiment nécessaire de répondre à la demande d’animation et de lien social.
Par ailleurs, la jeunesse a toujours été une priorité de la majorité, il faut donc qu’on fasse plus sur ces deux aspects. Et puis, tout n’est pas une question d’argent : on peut faire des choses simples, sans grands moyens, si la population est prête à nous accompagner. Et je crois que c’est le cas, en tout cas c’est notre ambition : mobiliser les bonnes volontés pour poursuivre sur cette dynamique participative vraiment intéressante et riche.
Est-ce que la concertation peut avoir un impact sur la requalification de certains quartiers ?
Bien sûr, il y a certainement des questions d’urbanisme qui vont ressortir des ateliers thématiques qui auront lieu le 30 novembre. Lors de la réunion qui s’est déroulée à la médiathèque du Segrais, j’ai bien entendu que certains habitants de ce quartier ressentaient une sorte de mise à l’écart. J’entends bien d’ici la fin du mandat faire en sorte que cette impression disparaisse (…).
Nous sommes en train de reconstruire la MJC ; la place des Colliberts a été refaite et sera mise en valeur avec la participation des habitants eux-mêmes. Cette semaine, sur le boulevard Camille Saint-Saëns, nous lançons d’importants travaux de rénovation et d’aménagement de l’espace public et nous allons poursuivre les travaux d’embellissement autour de l’étang des Ibis en refaisant de la place publique de l’hôtel de ville un espace de détente familiale.
Pensez-vous pouvoir répondre favorablement à la plupart des souhaits émis par les habitants et ce avant la fin de votre mandat ?
Nous n’avons pas lancé une telle démarche pour qu’elle reste lettre morte. Croyez-moi bien, si je vais au- devant de la population avec les élus du conseil municipal, ce n’est pas pour faire de la figuration mais bien pour prendre en compte la volonté des Lognots. Le projet de ville que je soumettrai au vote du conseil municipal, le 12 février prochain, prendra bien en compte la plupart des souhaits émis par les habitants.