Grand Paris Express : ne gâchons pas cette chance pour l’Île-de-France, une chance pour la France toute entière !
Le Grand Paris Express est un projet unique, fruit de plus de dix années de travail, sous deux majorités différentes, sous deux législatures parlementaires et de l’engagement d’élus régionaux, départementaux, de centaines de maires toutes tendances confondues.
Ce sont des objectifs partagés par le plus grand nombre qui ont permis d’aboutir à ce large consensus. Il y a d’abord des enjeux de long terme, que sont la desserte banlieue-banlieue, le logement, le désenclavement des quartiers, le développement économique, une nouvelle vision des transports et de l’évolution des villes, la liaison aux aéroports.
Nous le demandons avec solennité, aucun de ces objectifs ne doit être remis en cause par le gouvernement, ni aucune ligne supprimée ou retardée.
A cela s’ajoute des préoccupations immédiates liées à la situation dégradée des réseaux de transport existants. Il est acquis que le futur réseau de métro du Grand Paris Express aura un effet très bénéfique de désaturation des tronçons centraux des lignes de métro et de RER existantes ; le nouveau réseau devrait réduire de 5 à 20 %, selon les lignes, la
charge des tronçons les plus saturés. Actuellement, les deux lignes les plus saturées sont la ligne 13 du métro et la ligne A du RER (qui assure à elle seule plus du quart du trafic ferroviaire de la région parisienne).
En 2014, le gouvernement s’était engagé fermement, en faisant un pacte avec les élus franciliens : le nouveau Grand Paris. Faisant de l’amélioration du réseau existant et de la création de nouvelles lignes, une seule et même ambition partagée par tous. Il est impératif de maintenir le lancement des travaux des nouvelles lignes 15, 16, 17 et tous les prolongements de lignes envisagés. Les lignes 16 et 17 sont indissociables et ne peuvent pas faire les frais des ajustements budgétaires envisagés.
Le gouvernement a t-il oublié que dans le dossier victorieux pour les JO Paris 2024, la ligne 17 constituait un atout de poids ? Tout le pays percevra les retombées du développement économique généré par les grands aéroports internationaux franciliens, désormais mieux desservis et reliés entre eux grâce au réseau de transport du Grand Paris.
Le gouvernement a t-il oublié que la ligne 16 participe des engagements pris pour le désenclavement de quartiers et de villes trop longtemps oubliés ?
Le gouvernement va t-il renoncer à l’objectif de créer 800 000 emplois supplémentaires à l’horizon 2028, c’est-à-dire dans la décennie qui vient, grâce à la réalisation complète du projet du « Grand Paris Express » ?
Le gouvernement est-il conscient que ce grand projet national ne vise pas seulement à améliorer les transports collectifs en Ile-de-France, mais aussi à valoriser le potentiel économique de la capitale et de l’Ile-de-France ?
Le gouvernement a t-il oublié les 69 nouvelles gares du « Grand Paris Express » qui seront un levier de développement essentiel ? Elles joueront un rôle actif dans la stimulation de l’aménagement urbain lié à l’objectif de construire les logements dans des zones tendues.
Le gouvernement a t-il oublié les engagements de la France lors de la COP 21 ? La réalisation du « Grand Paris Express » doit être l’occasion de mettre en œuvre concrètement les objectifs de la politique du développement durable.
Nous voulons témoigner que la remise en cause d’une partie du projet du Grand Paris Express serait à la fois une faute morale vis à vis des populations concernées, doublée d’une erreur stratégique pour le développement des territoires.
Nous appelons à un dialogue renforcé avec les élus, les acteurs économiques afin de prendre les décisions allant dans le sens du maintien et de la réalisation du projet « Grand Paris Express » dans son intégralité.
Yves Albarello, maire de Claye-Souilly (LR), député de Seine-et-Marne (2007 – 2017), rapporteur de la loi sur le Grand Paris (2010), co-rapporteur de la mission parlementaire de suivi de la loi du Grand Paris (2012 – 2014)
Alexis Bachelay, député des Hauts-de-Seine (2012 – 2017), conseiller municipal de Colombes (PS), co-rapporteur de la mission parlementaire de suivi de la loi du Grand Paris (2012 – 2014)