Les élèves du lycée Honoré de Balzac, à Mitry-Mory, se sont mobilisés et ont bloqué leur établissement, jeudi 19 octobre. Le blocage du lycée avait été voté à la majorité, la veille, lors d’une assemblée générale.
Les lycéens se sont concertés pour mettre énumérer « ce qui ne va pas dans le lycée », et plus généralement de « la politique libérale du président Macron ». jeudi matin, vers 6h30, une trentaine de lycéens ont mis en place des poubelles et des barrières pour bloquer l’entrée de leur établissement. Ils ont été rejoints vers 8 heures par d’autres élèves.
Formés en comité, les « jeunes lycéens de Balzac » expliquent : « Nous estimons que le lycée ne possède pas assez de personnel de cantine, ce qui entraîne souvent la fermeture d’une rampe de self et donc crée une file longue, un temps d’attente inadmissible. Pour certains élèves, leurs cours en pâtissent car ils n’ont pas assez de temps pour manger, et sont donc en retard sur leurs prochains cours. Par ailleurs, il y a un réel manque d’entretien. En effet les personnels font de leur mieux pour essayer de nettoyer le plus de salles possible, néanmoins le manque de plusieurs personnels d’entretien fait que les salles et couloirs ne sont pas toujours propres (certains professeur emmène même leur propre balais) ».
Les élèves se plaignent également du manque d’effectifs de la vie scolaire : « Lors de la mobilisation de l’an passé le lycée s’était vu attribuer un poste de surveillant, mais la politique de suppression des contrats aidés a vu l’effectif de la vie scolaire baisser fortement. Il y a un surveillant pour 190 élèves (…). Nous observons également que malgré le changement de logiciel des ordinateurs les élèves, les professeurs et la vie scolaire n’arrivent pas a travailler correctement sur les ordinateurs ».
Le comité affirme également avoir observé que « les heures d’enseignement attribuées par le rectorat étaient insuffisantes, en particulier pour assurer les cours en demi-groupe nécessaires pour la réussite de tous les élèves ».
Le surnombre des élèves est aussi mis en cause : « Le lycée accueille 1 600 élèves avec une capacité d’accueil de 1 200 élèves, et sur les 47 classes, 42 sont à 35 élèves. Toutes les salles sont donc occupées, même la permanence qui est devenue une salle de cours. Pour travailler maintenant les élèves n’ont plus de permanence, ils n’ont que le CDI ( places restreintes) ou doivent aller dans la cour ».
Jeudi, la police est arrivée devant le lycée à 7 heures et les lycéens se sont présentés aux fonctionnaires à qui ils ont expliqué leurs revendications. Un dialogue positif a eu lieu entre certains lycéens et les proviseurs.
Le maire, Charlotte Blandiot-Faride, ainsi que plusieurs membres de la CGT et du PCF ont apporté leur soutien aux lycéens en discutant de l’éducation au sein du secteur Mitry-Mory, Villeparisis, Claye-Souilly. L’après-midi, une partie des élèves a pu se rendre à la capitale, pour retrouver d’autres lycéens et étudiants à la manifestation parisienne.
Pour les élèves de Balzac, les problèmes ne sont pas seulement locaux mais se situent aussi à l’échelle nationale. Ils citent « la réforme d’APB et la sélection à l’université qui menacent le droit a l’éducation, la baisse de 5 euros à toutes les personnes touchant l’APL concernent les étudiants et les précaires, la remise en cause du code du travail qui va faire augmenter la précarité et le chômage ».