Claudine et Raymond ne se sont pas quittés depuis leur rencontre et leur mariage célébré il y a soixante ans, le 28 septembre 1957. Tout colle, comme si les deux parties n’en étaient qu’une, chez le couple installé à Othis dans les années 70.
Claudine Smeets, assise à côté de Raymond, son mari depuis soixante ans, feuillette l’album photos de leur mariage. Son autre main est affectueusement posée sur celle de l’homme de sa vie. Quelques jours après leur noce de diamant, elle se souvient : « Nous nous sommes mariés à la mairie du XIe arrondissement de Paris, le 28 septembre 1957, j’avais 17 ans ».
Une vie faite de coïncidences
Raymond regarde sa femme avec tendresse et préfère raconter, dans le moindre détail, le jour de leur rencontre à Paris, dans le métro pour aller à la station de métro Bonne Nouvelle, comme un clin d’œil du destin : « C’était le 9 décembre 1955, en fin d’après-midi. Il y avait beaucoup de monde dans le wagon. J’ai remarqué qu’elle avait un livre d’anglais, elle prenait des cours à Berlitz. Je l’avais déjà remarquée quelques minutes avant, rue du Faubourg Montmartre où elle était dactylo ». Raymond était photograveur et se rappelle même de la première phrase qu’il lui a dite : « On est serré comme des sardines ».
Claudine savait déjà qu’elle épouserait Raymond et elle a eu le réflexe de la sténographe d’écrire à la date du 9 décembre 1955 : « Je l’ai vu ». Pourtant, il n’a pas tout de suite été question de mariage. « Ma mère était d’ailleurs bouleversée à cause de mon jeune âge, mais elle a finalement accepté mon amoureux » se remémore encore Claudine. Il avait 24 ans, elle, 15.
Le chiffre 9
9 ans d’écart… le 9 est leur chiffre et le 9 décembre est une date qui jalonne leur vie. « On s’est rencontré le 9 décembre, sur la ligne 9 du métro. Mon père est né un 9 décembre, sa mère est décédée un 9 décembre. On a même conçu notre fils un 9 du même mois » fait remarquer Raymond sur le ton de la confidence. « Bon, pour notre enfant, c’était un peu calculé » poursuit en riant l’octogénaire. Le couple a recensé près de trente coïncidences depuis le premier jour de leur rencontre en passant par celui de leur mariage. « Nous avons appris ce jour-là que on père et sa seconde épouse étaient clients de sa grand-mère. On était vraiment fait pour se rencontrer » affirme Raymond qui a même pris soin d’inscrire toutes les coïncidences dans un recueil de plusieurs pages.
La maison
Le couple s’est installé à Othis en juillet 1973. « Il n’y avait presque rien. Nos enfants allaient à l’école à Saint-Mard ». En quarante-cinq années, ils ont vu la ville grandir et évoluer. Raymond aime raconter le jour de leur arrivée dans la commune, du choix de l’emplacement à l’achat de leur maison dans le quartier de Guincourt (Voir notre vidéo sur la « fabrication d’un livre sur 50 ans d’histoire à Othis ») en passant par le travail de son épouse à la coopérative agricole de Saint-Mard.
Claudine a ressorti les photos des premiers cours de peinture installés sous les toits de l’ancien presbytère en 1983. Elle a pu s’adonner à sa passion pour l’art à l’atelier du centre culturel et participer à diverses expositions dans la région.
Peinture, danse, scrabble pour elle,
musique et généalogie pour lui
Les deux retraités passent leurs journées à différentes activités, séparément mais jamais loin de l’autre. Claudine joue au scrabble, va régulièrement danser et aime s’occuper des fleurs. La retraitée a d’ailleurs été primée il y a quelques jours au concours des jardins fleuris.
Raymond joue toujours du piano et retrace la vie de son père, chanteur d’opéra connu sous le pseudonyme de Fernand Faniard. Passionné de jazz, il aime raconter les années où il jouait avec les frères Jeanneau dans une cave de la rue Mouffetard, à Paris en 1954, et de l’année 1975, l’apogée de son orchestre baptisé New Othis Jazz Band. De ces années, il a gardé quelques photos et quelques bandes magnétiques transférées sur CD.
Raymond s’est mis dans la généalogie. Il a pu rechercher ses aïeux jusqu’en 1395 et retrouver 65 500 cousins vivant en Europe, aux Amériques et jusqu’à Singapour. L’un de ses ancêtres était mercenaire sous Louis XVI et un autre descendant du maréchal Ney.