Meaux ► Mariage à quatre : un groupement d’intérêt public face au Grand Paris

L’union entre les quatre intercommunalités du Nord Seine-et-Marne a été actée, lundi 2 octobre, à la mairie de Meaux autour d’un groupement d’intérêt public (GIP).

La nouvelle structure agira dans quatre domaines de compétence : le développement économique, le logement, la mobilité et la formation. Il s’agit pour la future entité de faire sortir le territoire de l’ombre du Grand Paris.

L’alliance entre la communautés d’agglomération du Pays de Meaux (CAPM), de Roissy Pays de France (Carpf), de la communauté de communes Plaines et Monts de France (CCPMF) et du Pays de l’Ourcq (CCPO) doit répondre aux enjeux de l’organisation territoriale autour de la capitale. « On ne veut pas être la base arrière du Grand Paris » a ainsi résumé Pierre Eelbode, le président de la CCPO.

Le mariage entre les quatre entités devra préserver la « dot », autrement dit, la manne financière de la plate-forme aéroportuaire de Roissy que des projets en discussion voudraient rattacher au Grand-Paris. Jean-François Copé, le président de la CAPM, a en effet confirmé que le groupement se fera autour de l’aéroport : « A la différence du Grand Paris, nous sommes porteurs d’un projet positif de cohérence territoriale et d’une attractivité sans précédent. Les ressources économiques doivent profiter aux habitants de nos territoires. Faire le contraire aboutirait à des fractures sociales et économiques inacceptables ».

Face à la menace de la perte de ressources financières

Les ressources financières du territoire semblent effectivement être le souci des élus. « Les infrastructures ne se feront pas si l’aéroport Charles-de-Gaulle est absorbé par le Grand Paris » a d’ores et déjà prévenu le président du conseil départemental de Seine-et-Marne, Jean-Jacques Barbaux. De nombreux projets seraient abandonnés par l’Etat, faute de moyens. La ligne 17 du métro et le barreau reliant les routes nationales 2 et 3 seraient ainsi menacés.

Traiter les territoires avec équité

Pour Patrick Renaud, le président de la Carpf (qui englobe des communes du Val-d’Oise et de Seine-et-Marne), le GIP permettra également de désenclaver une partie du territoire et de traiter les villes avec équité. Les aménagements du territoire voulus par l’Etat suscitent, en effet, une réelle inquiétude pour les élus des villes rurales. « Nous avons perdu 95 % des dotations de l’Etat. Pourtant nos habitants ont eux aussi droit à de l’emploi et une vie décente » a pointé Pierre Eelbode.  De son côté, Jean-Louis Durand, le président de la CCPMF a fait part des difficultés de son interco « qui n’a plus les ressources de l’aéroport mais encore les avions ».

106 communes et 500 000 habitants

Le GIP qui regroupera au total 106 communes et près de 500 000 habitants sera compétent dans le développement économique, le logement, la mobilité et la formation. La présidence sera alternée d’une année sur l’autre entre la Carpf et la CAPM.

Vers une super-structure intercommunale ?

Les EPCI (Etablissements publics de coopération intercommunale) et conseils départementaux (Val-d’Oise et Seine-et-Marne) devront adopter la convention de création du GIP en novembre 2017. L’Etat aura jusqu’à avril 2018 pour approuver la création. Jean-François Copé a toutefois prévenu : « Le GIP est une option avant une fusion si les conclusions sont bonnes ». De l’union économique à l’union administrative, il peut n’y avoir qu’un pas.