Des militants de l’association Non au CDG Express se sont postés, mercredi 27 septembre, devant les gares de Villeparisis-Mitry-le-Neuf et Mitry-Claye, ainsi qu’aux sorties RER B et D de la gare du Nord, à Paris. Ils dénoncent « un projet allant contre l’intérêt général ».
« Le gouvernement, appuyé par la majorité au conseil régional d’Ile-de-France, veut imposer le projet lancé en 2002. Il s’agit d’une liaison ferroviaire directe entre la gare de Paris-Est et l’aéroport CDG Roissy. Or c’est un projet dispendieux, inutile et, de plus, néfaste à l’environnement comme l’a souligné l’autorité environnementale » s’insurge Didier Le Reste, 62 ans, président du collectif. Il est aussi élu PCF à la mairie de Paris XXe et ex-secrétaire général de la fédération CGT-cheminots.
Le projet, dont le coût est estimé à 2,12 milliards, ne se fera pas gare du Nord, la plus fréquentée d’Europe, car elle ne dispose pas d’un nombre suffisant de voies. L’objectif est de transporter, dès son ouverture (en 2024), six millions de passagers par an, soit environ 17 000 par jour.
« Les villes de Seine-et-Marne et de Seine-Saint-Denis ne seront pas desservies. Il y aura des effets négatifs sur les autres stations utilisées quotidiennement par des milliers d’usagers, en empruntant les voies de la ligne K, du TER Picardie, du fret et qui servent aussi au RER B en cas de problèmes. Le STIF (Syndicat des transports d’Ile-de-France) annonce une perte de 1,5 milliard d’euros liée à la baisse de ponctualité du RER B » poursuit le militant syndicaliste.
Selon lui, « avec un billet estimé entre 27 et 29 euros pour un aller-simple, il sera inaccessible aux usagers franciliens relevant de la tarification STIF (Pass Navigo, Imagin’R) »
L’association a été créée en novembre 2016 et son siège est à l’hôtel de ville de Mitry. Elle regroupe des associations, des syndicats, des habitants et des élus. Le 31 mai, avec la Ville de Mitry, le collectif a introduit une requête devant le Conseil d’Etat.
Une conférence de presse est prévue vendredi 6 octobre à Paris. Les avocats du collectif feront le point sur le suivi de la requête, ainsi que l’impact du nouveau moyen de transport sur les jeux olympiques. A ce sujet, Didier Le Reste est formel : « Il ne desservira aucun des sites olympiques. Ce sont les lignes B et D du RER et la future ligne 17 du Grand Paris Express qui les desserviront ! »
« Nous proposons également de réaliser des travaux d’infrastructures au sud de la ligne B pour permettre la circulation de rames à deux étages, la rénovation des voies de chemins de fer et leurs abords, actuellement trop vétustes, et l’installation d’un atelier de maintenance du matériel roulant à Mitry-Mory » conclut le président du collectif.
Parmi les solutions alternatives que le collectif avance figurent le bouclage du RER B entre Mitry-Claye et l’aéroport, l’amélioration du cadencement de la ligne K, le doublage du tunnel entre les gares Châtelet et gare du Nord (pour absorber deux fois plus le trafic des RER B et D), l’investissement dans du matériel roulant neuf et le renforcement des équipes de maintenance RATP et SNCF.