La Française des Jeux (FDJ) est en train de vendre son siège historique situé à Moussy-le-Vieux, à proximité du domaine des Gueules cassées. Les salariés, inquiets, ont fait grève, mardi 19 septembre.
Les propriétaires des locaux viennent de signer le compromis de vente du site. C’est le siège historique du Loto, installé à Moussy depuis 1976. « On y traitait les bulletins de jeux » indique Ludovic Heikams, délégué syndical Force ouvrière. Stéphane Pallez, la présidente de la Française des jeux, a reçu une offre inattendue d’un investisseur qui serait selon la direction de « renommée internationale » mais dont l’identité n’a pas encore été communiquée. Le dossier a été présenté au comité central d’entreprise, jeudi 7 septembre, puis au conseil d’administration de la FDJ.
15 millions d’euros
L’offre serait de 15 millions d’euros alors qu’une estimation aurait évalué le bien à 9 millions d’euros, selon les syndicats. La transaction est d’autant plus étonnante pour les salariés que des travaux d’investissement, pour un montant de trois millions d’euros, viennent juste d’être effectués.
Les 187 salariés que compte le site de Moussy-le-Vieux sont inquiets et ont fait grève. La direction a promis de reclasser tout le monde dans « des locaux plus adaptés », probablement à Saint-Witz (Oise) ou dans le site de Paris-Nord 2 à Villepinte (Seine-Saint-Denis). Le bâtiment de Moussy peut accueillir jusqu’à 800 salariés.
Ludovic Heikams parle d’une « trahison de la part de la direction » et craint une délocalisation des emplois au siège de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). « La vente a été réalisée sans la moindre concertation et en totale contradiction avec les valeurs de l’entreprise » lance le syndicaliste. Ses collègues se souviennent d’une « entreprise familiale soucieuse du bien-être des salariés, sacrifiée sur l’autel de la logique financière ». D’autres prédisent une privatisation de l’entreprise dont l’Etat est actionnaire majoritaire. « On sait d’ores et déjà que des emplois ne seront pas maintenus et que d’autres deviendront précaires. Jamais, on ne retrouvera de telles conditions de travail » annonce Ludovic Heikams qui habite à Villeneuve-sous-Dammartin, à cinq minutes des bureaux. Le slogan du loto « A qui le tour ? » a été repris par les grévistes pour résumer la situation.
Une pétition pour soutenir les salariés a été mise en ligne. La direction, contactée par Magjournal, n’a pas souhaité s’exprimer.
C’est tereos qui rachète