Depuis la rentrée, le mur du poste de transformation électrique de Villevaudé révèle une fresque géante. Réalisée en trompe-l’oeil, l’œuvre panoramique accentue la profondeur du paysage.
La fresque, longue de 450 mètres et haute de trois mètres, n’a pas échappé à l’attention des automobilistes circulant sur la D86 ou qui accèdent à la Francilienne, près de la centrale électrique.
Le commanditaire de l’œuvre, RTE (Réseau de transport d’électricité), filiale du groupe EDF, a souhaité un aménagement paysager du poste de Villevaudé. L’électricité y arrive à très haute tension (400 000 volts), avant d’être transformée pour être distribuée à environ deux millions d’habitants du Nord Seine-et-Marne. Le programme d’aménagement comprenait l’ornement végétal du poste, la création d’une mare, un chemin piétonnier, la pose de bancs et la réalisation d’une fresque murale.
« Il s’agissait d’embellir les abords du chemin qui longe la route et l’enceinte de la centrale électrique. L’idée était de faire des décors ayant du sens pour tous, pas simplement une décoration de paysages. Nous avons mis en scène des paysages de notre territoire, dont la base régionale de loisirs de Jablines-Annet » explique Lionel Stéphanidis, 32 ans, président-fondateur de Hard-Déco en 2007 et qui regroupe sept artistes graffeurs.
Durant juin et juillet, Pierre-Olivier, Grégory, Olivier et Jonathan ont entrepris de réhabiliter le mur afin d’y apposer la fresque. Leur choix s’est porté sur une technique mixte, employant peinture acrylique et bombe aérosol.
Hard-Déco était déjà intervenue à Villevaudé, en novembre 2013, pour décorer une dizaine de transformateurs EDF (Electricité réseau distribution France) disséminés sur la commune. La municipalité leur avait demandé une frise en trompe-l’œil d’un enfant écrivant le nom d’Ivan-Peychès sur le parapet de l’école élémentaire du même nom.
A côté, la fresque sur la façade de la salle des Merisiers, que l’on peut admirer en empruntant la rue Adèle-Claret, est aussi à mettre à leur actif. Longue de 10 mètres et haute de 5 mètres, ils s’étaient mis à quatre pour la réaliser en une semaine.
« Nous sommes un collectif d’artistes qui combattons la grisaille urbaine en promouvant la décoration graffiti et la réhabilitation des lieux publics et privés. Au départ, c’était un pari de copains qui faisaient du graffiti et ont décidé de créer leur association. En dehors de celle-ci, nous sommes tous des artistes indépendants, des auto-entrepreneurs » renchérit Lionel.
Hard-Deco est sollicitée par des collectivités et des particuliers, surtout pour décorer des chambres d’enfant. Les artistes mettent un point d’honneur à relever tous les défis et chaque œuvre est unique. Ils dirigent également des ateliers pédagogiques dans des centres de loisirs ou pendant les vacances scolaires. « Une initiation à la bombe aérosol permet aux jeunes d’avoir une approche plus artistique que vandale de l’outil » confie encore Lionel.