Noisiel s’apprête à célébrer les 34e journées européennes du patrimoine, samedi 16 et dimanche 17 septembre. La ville et en particulier sa chocolaterie sont imprégnées du souvenir. L’ancienne installation Menier pourra être visitée dimanche.
L’ancienne chocolaterie, symbole de la réussite industrielle française, aujourd’hui siège de Nestlé, ouvre ses portes dimanche. Chaque année, la visite attire plus de 30 000 visiteurs lors de journées du patrimoine.
Les Noisieliens ont payé un lourd tribut pendant la Première Guerre mondiale. Ainsi, 294 Noisiéliens ont été mobilisés, soit 40 % de la population de la cité ouvrière Menier.
Située dans le parc Louis-Guilbert, la maison de retraite portait alors le nom de Claire Menier. Il s’agit du dernier édifice construit en 1898 par les Menier, grande famille d’industriels chocolatiers dont l’histoire de la commune est indissociable.
L’établissement a été conçu pour les ouvriers en retraite. Son emplacement surplombe l’usine et la cité ouvrière. Après la première bataille de la Marne, qui s’est déroulée à 12 kilomètres d’ici, la maison de retraite est devenue, de novembre 1914 à avril 1919, un hôpital militaire complémentaire (n° 8) près du front.
Dirigé par Alexis Carrel, chirurgien réputé et prix Nobel de médecine en 1912, il a été aménagé pour recevoir une centaine de blessés accueillis par une quinzaine d’infirmiers et infirmières. Près de 2000 blessés y ont séjourné pendant la guerre. La paix revenue, le bâtiment a repris sa fonction de maison de retraite, avant de devenir aujourd’hui la Maison départementale des solidarités.
Dans le cimetière reposent des combattants français et allemands de la guerre de 1870, auxquels se sont ajoutées les sépultures de dix-huit soldats français décédés à l’hôpital militaire de Noisiel.
Le cimetière abrite également un monument à la mémoire des 96 Noisieliens morts lors du conflit 1914-1918. Il a été érigé en 1919 et inauguré en mai 1922 par de nombreuses personnalités, dont Gaston Menier (alors sénateur), le maréchal Joffre et le maréchal Pétain.
La tragique histoire de Lucien Ribottet est gravée dans l’histoire de la commune. Âgé de 19 ans et demi, garde-champêtre connu de tous les habitants, il venait de se fiancer avant de partir avec son régiment d’infanterie (1 500 hommes) en Argonne où il a été porté disparu, le 13 juillet 1915, après l’explosion d’un obus sur le champ de bataille.
Jusqu’à l’année 1917 qui a vu le rationnement du sucre, l’usine Menier a tourné à plein régime car le chocolat est entré dans la ration de combat du soldat (120 grammes). Pour remplacer les 294 hommes partis au front, 118 hommes ont été nouvellement embauchés et les femmes, comme partout dans le pays, ont joué un rôle prépondérant.
Dans l’attente d’une lettre de l’être cher parti au front, la vie s’est organisé et poursuivie malgré la peur de « la grosse Bertha » qui a bombardé Paris en 1918 et un bombardement aérien du triage ferroviaire de Vaires-sur-Marne qui a causé, la même année, une trentaine de morts.
Les familles ont la possibilité de consulter la fiche militaire d’un aïeul dans la base nominative des morts pour la France de la Première Guerre mondiale qui ont tous été recensés par le ministère de la Défense.
www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr – voir ensuite la rubrique « Parcours individuels ».