Melun ► [Vidéo] La Marseillaise version Django Reinhardt à la garden party de la préfecture

La Marseillaise version jazz manouche a été jouée par le groupe Standards and poor dans les jardins de la préfecture de Seine-et-Marne à Melun, à l’occasion de la garden party du 14 juillet.

L’hymne national a été interprété de manière différente lors de la réception où élus et personnalités ont été conviés par le préfet (Voir notre article ici). Le guitariste chanteur du groupe, Marc Rousseaux, explique : « Il s’agit de la Marseillaise que Django Reinhardt et Stéphane Grappelli ont improvisé à Londres, après la libération en 1946. Celle-ci est pétrie de swing de l’époque et rythmée de jazz américain ».

A l’époque, la version intitulé Echos of France a fait scandale. « Pourtant, les complices se sont découverts, à travers le morceau joué sans préméditation, un brin de patriotisme qu’on ne leur connaissait pas » raconte l’histoire. Le chanteur de Standards and poor était accompagné à la contrebasse par Hervé Pouliquen et au clavier par Jean-Marc Dray. Des succès du jazz et des titres de variété revisités ont ainsi animé l’événement.

Le concert était une demande de l’ancien préfet, Jean-Luc Marx, amateur de jazz, qui a quitté le département quelques jours auparavant pour la région Grand-Est (Voir notre article ici). « Nous avons pris une vidéo que nous allons lui envoyer » précise un membre de son cabinet. Le nouveau préfet – qui sera une préfète – a été nommé par le conseil des ministres, mercredi 12 juillet, mais n’avait pas encore pris ses fonctions, vendredi.

La garden party a été l’occasion pour le secrétaire général de la préfecture, Nicolas de Maistre, qui a assuré l’intérim entre les deux préfets, de remettre la médaille de la sécurité publique aux maires et aux secouristes de La Croix rouge et de la Protection civile pour leurs actions au moment des inondations de 2016. Des élèves de l’Epide (établissement pour l’insertion dans l’emploi) de Montry ont aussi été mis à l’honneur. « Je demande à la jeunesse d’aller de l’avant, de créer et d’entreprendre » a souligné le bras droit du préfet.

Sun-Lay Tan

Rédacteur en chef

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Une réflexion sur « Melun ► [Vidéo] La Marseillaise version Django Reinhardt à la garden party de la préfecture »

  1. Jean-Baptiste Reinhardt, dit Django, est né le 23 janvier 1910 près de Charleroi.

    Virtuose de la guitare de jazz, il est l’un des musiciens les plus complets que cette musique ait produits car Django Reinhardt présente cette particularité de n’être le disciple de personne (comme beaucoup d’autres musiciens de jazz, il ne connaissait pas une note de musique) et de ne posséder lui-même aucun disciple.

    Peu de temps après son mariage, il échappe de justesse à un incendie accidentel dans sa roulotte le 2 novembre 1928. Sa main gauche est gravement brûlé et son avenir de guitariste immédiatement obscurci. Sa passion de la musique est tellement forte, qu’à force de ténacité, il réussit à rééduquer sa main. Il part avec son frère tenter sa chance sur la côte d’Azur où il s’exerce déjà avec talent dans les cabarets, notamment à Cannes.

    Sa découverte des deux grands du Jazz, Louis Armstrong et Duke Ellington, chez un ami à Toulon, sera déterminante au niveau de son influence musicale. Sa particularité esthétique, qui reflète un tempérament fantasque, est aussi la conséquence du mariage de deux cultures très fortes : la culture tzigane (il était Manouche) et la culture négro-américaine.

    En 1930, il triomphe dans les cabarets parisiens et surtout au Balajo où il fait chaque soir un véritable tabac. En 1934, il forme avec le violoniste Stéphane Grappelly, deux guitaristes d’accompagnement et un bassiste le célèbre quintette du Hot Club de France, dont l’instrumentation était alors totalement inhabituelle à l’époque.
    Cette formation écrira quelques-unes des plus glorieuses pages de l’histoire du jazz qui aura enfin grâce à lui sa musique de chambre. L’amitié de Grapelly et de Reinhardt reposait sur une incompatibilité d’humeur totale mais une entente musicale totale.

    En 1940, il modifia la formule du quintette, le clarinettiste Hubert Rostaing remplaçant Grappelly. Il ouvre son propre cabaret à Paris « La Roulotte » où il y a plus… de musiciens que de spectateurs. Son prestige est toutefois immense au Etats-Unis. Lors d’une période de chômage, il découvre la peinture qui constitue pour lui un nouveau jeu (inspiration Douanier Rousseau).

    Après une tentative de carrière américaine en 1946 (où il rencontre le boxeur Marcel Cerdan), il choisit de prendre une semi-retraite à Samois-sur-Seine, près de Fontainebleau (Seine-et-Marne) où il appréciait tout particulièrement le cadre verdoyant, la proximité de la Seine (qui symbolisait en quelque sorte pour lui l’immobilité de sa fuite) et la quiétude. Il occupe alors ses loisirs à la pêche et à la peinture.

    De temps à autre, il participe à des concerts à Paris (rue Benoît, dans le 6ème arrondissement) où il embrase littéralement les soirées des amateurs de Jazz, avec sa musique envoûtante et étonnamment alerte.

    Le 15 mai 1953, il meurt d’une congestion cérébrale sur le banc, juste devant sa maison. Il avait 43 ans et était alors au faîte de sa gloire. Il sera enterré dans le petit cimetière de Samois-sur-Seine, devant lequel il aimait tant méditer.

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