Sénatoriales ► Michel Gérès, candidat, veut « sauver la démocratie locale »

Michel Gérès, 69 ans, a déposé fin juin sa liste officielle pour les élections sénatoriales. Elles auront lieu dimanche 24 septembre.

Le maire de Croissy-Beaubourg entend « sauver la démocratie locale, les communes et les villages ». Sa liste se revendique comme étant « Le parti de la Seine-et-Marne ».

« Depuis plus de vingt ans, les petites communes ont été peu à peu abandonnées par l’État et broyées par la marche forcée vers des intercommunalités toujours plus grandes, sans projet ni vision. Leur rôle est réduit chaque jour un peu plus, avec les plans locaux d’urbanisme intercommunaux, les plans locaux d’habitat, les Scot et, désormais, l’impossibilité d’établir des cartes nationales d’identité. De nouvelles charges pèsent sur nous, comme la mise en place de la réforme des rythmes scolaires, des plans d’accessibilité ou la gestion directe des permis de construire » déplore Michel Gérès.

« Un simulacre de démocratie »

Le maire de Croissy-Beaubourg se montre inquiet pour l’avenir intercommunal des communes qui, selon lui, se trouve entre les mains des commissions régionales et départementales de coopération intercommunale. « La parole des maires est devenue inaudible face à la haute fonction publique qui a décidé, sans débat démocratique, que le triptyque Intercommunalité-Région-Europe devait remplacer celui qui a fait ses preuves et construit notre pays : Communes-Département-Etat » fustige le prétendant au siège de sénateur.

L’avis des élus de terrain avant tout

Pour autant, il n’est pas opposé aux regroupements de communes dès lors que celles-ci le souhaitent, « l’État ne devant jamais les imposer arbitrairement ». De même, il réclame le droit du sol pour les communes, « afin qu’aucun maire ne se voit imposer des styles d’urbanisation qu’il ne souhaite pas ».

Michel Gérès pointe des « découpages incohérents ».  Son programme veut rétablir la place des communes dans les solidarités sociales et territoriales, remettre au cœur du débat l’avis des élus de proximité « qui sont les mieux placés pour appréhender les attentes de leurs concitoyens ».

Ses cinq colistiers

Son choix s’est porté sur Mireille Munch, maire de Ferrières-en-Brie, Patrick Chadaillat, maire de Vulaines-sur-Seine, Stéphanie Hurgues, élue à Saint-Fargeau-Ponthierry, Lionel Martinez, élu à Lognes, et Sylvie Fassier, ancien maire du Pin (2014-2017). Edouard Donio, élu à Rampillon, et Josiane Calderoni, maire d’Etrepilly, sont les deux candidats remplaçants.

Six sénateurs sortants dans le 77

Les six sénateurs sortants en Seine-et-Marne sont Vincent Éblé (PS), Nicole Bricq (PS), Michel Billout (PCF), Colette Mélot (LR), Anne Chain-Larché (LR), et Pierre Cuypers (LR) qui a remplacé Michel Houel décédé le 30 novembre 2016.

Bien que de la même famille politique, Michel Gérès affrontera Anne Chain-Larché qui conduira la liste des Républicains, « Agir ensemble pour la Seine-et-Marne ».

Un mandat de six ans

Les élections sénatoriales auront lieu dimanche 24 septembre. Six sénateurs sont à élire et huit candidats doivent composer une liste. Pour qu’elle soit validée, elle a aussi pour obligation de respecter la parité homme-femme.

En cas d’élection, Michel Gérès devra quitter son mandat de maire après l’entrée en vigueur, le 31 mars, de la loi sur le non-cumul des mandats.

Enfouissement des déchets : « Je tire la sonnette d’alarme »

Depuis 2014, Michel Gérès est également président du Sietrem (Syndicat mixte d’enlèvement et traitement des résidus ménagers), qui gère 31 communes (295 000 habitants) et dont le siège est à Saint-Thibault-des-Vignes.

Dans son programme, il dénonce le « département-poubelle » qu’est devenue la Seine-et-Marne. Neuf sites en Ile-de-France ont une autorisation d’enfouir les déchets pour une capacité totale de 3,35 millions de tonnes. « A lui seul, notre département est concerné par cinq des neuf sites d’enfouissement, pour une capacité totale autorisée de 1,76 millions de tonnes, soit la moitié de ce qui est enfoui dans la région parisienne » s’insurge-t-il.

Michel Gérès indique les chiffres pour les cinq sites concernés :
• Claye-Souilly : 1 100 000 tonnes (dont amiante sous certaines conditions)
• Soignolles-en-Brie (La butte Bellot) : 260 000 tonnes
• Isles-les-Meldeuses : 220 000 tonnes
• Monthyon : 100 000 tonnes
• Fouju-Moisenay : 85 000 tonnes
« Ces tonnages vont être considérablement augmentés par l’impérative nécessité de traiter les déchets générés par la réalisation du projet du Grand Paris » conclut le candidat aux sénatoriales.