Le Premier ministre, Edouard Philippe, a repris en main le dossier du barreau de contournement entre l’autoroute A4 et la route nationale 36. Les habitants de Bailly-Romainvilliers et les élus du territoire ont manifesté, dimanche 2 juillet, aux abords du parc des Mûrons pour demander « la bienveillance » de Matignon.
Arnaud de Belenet, le maire de Bailly, a voulu une manifestation pour « attirer la bienveillance du nouveau gouvernement ». Le dossier aurait en effet été rouvert par le Premier ministre à la demande du député Franck Riester , proche du locataire de Matignon, qui a déclaré : « Edouard Philippe a mobilisé toutes ses équipes pour faire le tour du sujet ».
Le chef du gouvernement pourrait décider de vendre le foncier au Département, ou bien de proroger la déclaration d’utilité publique, ou bien encore d’obtenir un avenant à la concession accordée à la Sanef (Société des autoroutes du nord et de l’est de la France).
Une centaine de manifestants ont investi, dimanche, la RN 406 qui a été coupée, pour réclamer la construction du barreau routier de liaison. L’édification de l’infrastructure, programmée et financée depuis près de vingt ans, a été arrêtée sur décision de l’ancien Premier ministre, Manuel Valls, au printemps 2015. Il est pourtant, selon les défenseurs du projet, « nécessaire pour le développement du Val d’Europe, et il réduirait les embouteillages ainsi que les nuisances sonores et sanitaires ».
L’Etat a déclaré le barreau d’utilité publique en 2012 et avait déjà procédé aux expropriations sur les parcelles concernées. « Il est financé depuis deux ans, tout le monde est prêt à le mettre en œuvre mais l’Etat, en catimini, dans un deal avec la Sanef, l’a rendu impossible » explique Arnaud de Belenet. Huit recours en contentieux et des recours gracieux auprès du gouvernement ont été engagés. « Il s’agit d’un vrai sujet d’intérêt local et départemental » poursuit le maire qui accuse l’Etat de « servir les intérêts privés d’une société ».
Pour mettre en place le barreau qui fera éviter le péage de Coutrevoult, il suffirait que l’Etat fasse céder son foncier et pousse la Sanef à renoncer à une partie de l’augmentation de son chiffre d’affaire : 45 % au lieu de 72%. « Pour trente points de plus dans les bénéfices de l’exploitant, on inflige aux habitants de Bailly et des villes avoisinantes entre 20 et 30 minutes de traversée supplémentaires et la circulation quotidienne de plus 30 000 véhicules » pointe Arnaud de Belenet.
Ournidi, un habitant de la commune, acquiesce : « Le parcours entre le rond-point de la RD 306 et le feux rouge de la rue de Mûrons peut durer, le soir, plusieurs dizaines de minutes. Il suffit qu’il y ait un camion en panne pour que tout soit bouché ».
Le gouvernement veut trouver des solutions juridiques et financières. « Il faudra indemniser la Sanef » a indiqué Franck Riester.