Les travaux de Placoplatre ont démarré pour une nouvelle carrière à ciel ouvert, tandis que les écologistes et associations de défense de l’environnement préparent leur mouvement de protestation pour protéger la promenade de la Dhuis. Leur collectif, Sauvons la Dhuis, proposera un grand rassemblement, samedi 17 juin.
L’apparition des premiers engins de chantier, il y a une quinzaine de jours, en bordure de la RD105, a fait bondir Christian Tarrieu, président de AB2V (Association Ensemble bien vivre à Villeparisis créée en 2015). Le projet était pourtant inévitable suite à l’arrêté du préfet validant, début mai, le projet d’extension de la carrière de gypse à ciel ouvert.
Les associations dénoncent « la non prise en compte des remarques lors des enquêtes publiques, la destruction de plusieurs animaux (37 espèces protégées), le tarissement précoce des nappes phréatiques et des sources naturelles, des nuisances de toutes natures liées à l’exploitation du gypse ».
Dans une plaquette distribuée en avril dans les boîtes aux lettres des Villevaudéens, le carrier expliquait son projet : « Pour les besoins de la future carrière [NDLR : secteurs du Bois Gratuel et des Mazarins], on fait construire un pont paysager au-dessus de la RD105. Il permettra de transporter le gypse vers la carrière actuelle de Le Pin-Villeparisis par voie interne, sans utiliser le réseau routier. Dès 2021, le convoyeur existant, qui achemine le gypse jusqu’à l’usine, sera prolongé et empruntera ce pont. Les travaux s’effectueront sans interruption de la circulation sur la route, sauf occasionnellement de nuit. Il sera mis en service début 2018. Le pont enjambera la promenade de la Dhuis sans l’interrompre, y compris pendant la phase de travaux et sans que l’ouvrage ne déborde sur son emprise. Sa signature visuelle, en forme de vague, sera maintenue ».
Franck Rolland, élu municipal EELV à Villeparisis, souligne : « On nous dit que le gypse est facilement récupérable et on continue à l’exploiter, alors que tout cet argent pourrait financer d’autres filières, comme celle du recyclage, et sans perte d’emplois. On est toujours sur une logique de court-terme, sans préservation des matières premières, c’est-à-dire un modèle de croissance aujourd’hui dépassé ».
Farid Djabali, élu municipal à Mitry-Mory et candidat EELV aux prochaines élections législatives, renchérit : « L’environnement et les espaces sensibles vont disparaître à cause de l’usine Placo à Vaujours. Or il est important d’avoir un développement économique concerté qui ne porte pas atteinte à l’environnement et aux espaces sensibles, comme la forêt de Montgé-en-Goële et le fort de Vaujours ».
Regroupant sept associations, un collectif, Sauvons la Dhuis, avait réussi à mobiliser tout de même près de 900 personnes lors d’une marche verte, en novembre 2011, sauvant ainsi in extremis un tronçon de l’aqueduc de la Dhuis que la mairie de Paris, son propriétaire, voulait vendre alors à Placo. « Ces carrières signifient la destruction programmée d’une grande partie des massifs boisés de la butte de l’Aulnay sur Le Pin, Villevaudé, Claye-Souilly, Carnetin, Thorigny-sur-Marne et Annet-sur-Marne, ainsi que l’anéantissement total, à terme, de sa faune et de sa flore. L’abattage des arbres du bois Gratuel doit débuter en août » indique un porte-parole du collectif.
Le nouveau ministre de la transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, a été contacté. « La promenade de la Dhuis fait partie de la trame verte de l’Est francilien et elle est en danger imminent. Pourtant, elle a été aménagée avec l’argent public : six millions d’euros ont été investis entre 2006 et 2007 par la Région » poursuit le membre du collectif.
Pour appuyer son action, Sauvons la Dhuis appelle à une nouvelle grande marche verte. Elle aura lieu samedi 17 juin à 14 h 30, pour une durée d’environ deux heures.
Le lieu du rendez-vous est fixé à l’entrée de Villevaudé, à l’angle de la rue du Lavoir et de la rue Charles-de-Gaulle. La marche jusqu’au bois Gratuel permettra de découvrir une partie du circuit de la Dhuis. Elle s’arrêtera à la nouvelle plateforme de construction du pont, face au réservoir d’eau implanté de l’autre côté de la RD105, sur la commune du Pin, avant la traversée du CD105.
Le collectif Sauvons la Dhuis
Villevaudé… demain, Les Abesses de Gagny-Chelles, Union des Familles Laïques de Marne et Chantereine (UFAL), Les amis de Carnetin, AJT Rando, Marne et Gondoire à vélo, Association de Défense de l’Environnement du Bois Fleuri (ADEBF).