Le stop à l’intersection de la rue du Général-Leclerc et de la rue de la Bergerie, à Courtry, donne du fil à retordre aux policiers municipaux. Les automobilistes le franchissent souvent sans le marquer. Vendredi 2 juin, dans la soirée, un équipage de la municipale a verbalisé trois automobilistes en une heure.
La rue du Général-Leclerc est la voie la plus empruntée de Courtry et c’est aussi celle où s’effectuent de nombreux contrôles de police. Rien d’étonnant à ça quand on sait que le stop à l’intersection avec la rue de la Bergerie (route départementale 84) est souvent méprisé de la part des usagers de la route. Le maire, Xavier Vanderbise fait intervenir la police municipale qui effectue régulièrement des contrôles routiers, en attendant un réaménagement des lieux qui comprendrait la suppression des places de stationnement et la pose de coussins berlinois.
Juliette, Ludovic et James*, trois des six policiers municipaux courtrysiens se sont postés en aval de l’intersection où des centaines de voitures et de poids-lourds défilent quotidiennement. « Il y a une pente et au bout, le stop que les automobilistes ont tendance à ‘glisser’ ou même à franchir sans marquer l’arrêt du tout » explique Juliette. Les agents ne contrôlent les conducteurs qu’une fois l’infraction commise et constatée. Une vitesse jugée trop excessive, l’utilisation du téléphone portable, un mauvais état du véhicule , et depuis le 1er janvier 2017, les vitres latérales teintées, sont aussi des éléments d’appréciation pour stopper un véhicule. « Nous vérifions les documents du véhicule, le permis de conduire, le contrôle technique et le respect des règles de sécurité » indique James.
Mais dans la rue, c’est quand même le stop qui remporte la palme du nombre et qui transforme les contrôles routiers en véritable moisson pour les policiers qui ne sont d’ailleurs pas toujours des plus sévères.
en à peine une heure
Vendredi, un premier véhicule a été arrêté. Evidemment, le stop a été à peine marqué. Indulgents avec le conducteur, les policiers lui ont donné un avertissement. Juliette précise : « Ses papiers sont en règle. Nous ne sommes pas ici pour faire de la ‘tolérance zéro’. Nous lui avons expliqué qu’il ne s’agissait pas d’un ‘céder le passage’ et qu’il risquait un retrait de quatre points sur son permis et une amende de 135 euros ».
Pour le deuxième contrevenant, qui a clairement grillé le stop, le défaut de présentation des papiers du véhicule et les enfants allongés sur la banquette sans ceinture de sécurité n’ont rien arrangé. Pas commode, l’automobiliste s’en est même pris à la policière en disant qu’il « ne voulait pas lui parler… à elle ». « Il ne doit pas supporter le fait de recevoir une amende d’une femme » a lâché Juliette, en laissant ses collègues masculins calmer le courroux du père de famille.
A peine le véhicule était remis dans la circulation qu’un autre était arrêté… pour avoir franchi le stop sans marquer l’arrêt. En outre, le conducteur n’avait ni permis ni pièce d’identité en règle. Ludovic a appelé le commissariat de Chelles et l’automobiliste a été conduit au poste pour être remis à la police nationale.
et dix-huit caméras
A Courtry, la police municipale fait partie d’un dispositif de sécurité voulu par la municipalité. « Nous avons actuellement dix-huit caméras de vidéo-protection, et trente-cinq sont prévues à l’horizon 2020 » a détaillé le maire Xavier Vanderbise. Les policiers de la ville sont secondés par des ASVP (agent de surveillance de la voie publique) qui assurent les missions d’îlotage, de surveillance des bâtiments et de sécurisation des sorties d’écoles. Les policiers sont équipés de bombes lacrymogènes, de bâtons de défense à poignet latérale, de taser et de révolvers SP 38 Manurhin, une arme de catégorie B. Les contrôles inopinés sont organisés une à trois fois par semaine. Les patrouilles en voiture, à vélo ou à pied ont lieu quotidiennement.
*Les prénoms ont été changés.