Sous la bannière PCF-Front de gauche, Marianne Margaté, 45 ans, conseillère départementale et première adjointe au maire de Mitry-Mory, sollicite la députation dans la 7e circonscription. Avec Cyrille Guilbert, son suppléant, 37 ans, elle a proposé, jeudi 1er juin, à Villeparisis, une réunion sur la santé : une priorité dans son programme.
La candidate clame l’urgence de la situation dans le secteur en matière de santé. « La santé, c’est notre bien commun et il fallait en faire un débat car c’est une préoccupation majeure pour nos concitoyens. La désertification médicale est inacceptable. L’hôpital de Jossigny est mal desservi, les urgences saturées, ses services sont souvent à la limite de la rupture, ce qui conduit à des difficultés d’accueil et de prise en charge des patients. La psychiatrie et la pédopsychiatrie sont abandonnées, la médecine scolaire a disparu » a lancé Marianne Margaté. Elle indique que la Seine-et-Marne occupait en 2016 l’avant-dernière place de la France métropolitaine pour la densité de médecins généralistes, devant le département l’Eure-et-Loir.
« Il me semble aujourd’hui aberrant que l’argent public ne serve pas aux centres de santé publique dans notre département » a-t-elle poursuivi. Elle revendique la création d’un hôpital dans le nord du 77, des centres de santé publique, des Ehpad (Etablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), la suppression du numerus clausus des médecins, un CHU (qui formera les futurs personnels soignants), ainsi qu’une desserte des transports vers l’hôpital de Jossigny et la gratuité de son parking.
Pour animer le débat, l’élue communiste avait invité deux professionnels de santé : Eric May, médecin généraliste, directeur du centre municipal de santé de Malakoff (Hauts-de-Seine), et Hugues Ernoult, médecin-chef du service PMI (Protection maternelle et infantile) de Mitry-Mory. Tous deux ont regretté l’absence d’un confrère médecin libéral, pourtant invité, avec lequel ils auraient pu échanger leurs points de vue.
« On n’a pas su anticiper ce qui se passe aujourd’hui. Il faut dix ans pour faire un médecin. La Seine-et-Marne est aussi désertifiée médicalement que la Creuse. Pour le moment, les soins français sont de bonne qualité et la santé des Français est encore bonne. Nous sommes tous acteurs de notre santé. Alors, battez-vous pour que l’on reste dans le peloton de tête car il y a encore énormément à faire » a recommandé Hugues Ernoult.
Plusieurs pistes ont été évoquées pour des structures complémentaires à l’hôpital, dont le maillage des établissements de santé pour endiguer le désert médical. « Oui, si les maisons de santé sont à caractère public, c’est-à-dire que les personnes sont salariées, rattachées à un hôpital ou à une commune, et non pas en libéral » a réagi un participant.
Eric May a donné la définition du centre de santé publique : « C’est une structure d’abord de soins primaires, donc répondant aujourd’hui aux soins de proximité, éventuellement les soins secondaires. Il a deux caractéristiques prépondérantes : pas de dépassement d’honoraires et la dispense d’avance de frais de base (tiers payant). Tous les praticiens qui y travaillent sont salariés et sont gérés soit par des collectivités, associations, hôpitaux ou des organismes mutualistes ».
Pascal Barras, membre du collectif santé Marne-et-Chantereine, a souligné le nombre d’associations mobilisées pour la santé et « l’importance que les collectifs travaillent au maillage départemental avec tous les élus, quels qu’ils soient ». Joël Marion, maire de Compans, a rappelé que, « faute de médecins, l’association SOS Médecins ne desservait plus sa commune depuis le 1er janvier 2017 ».
Corollaire d’une politique de santé « juste et cohérente », la candidate veut des « transports dignes et durables », lutter contre le CDG Express, « train privé Paris-aéroport CDG à 24 euros le ticket », investir dans des travaux sur les lignes K, P et le RER B, obtenir une liaison ferroviaire reliant le nord et le sud du département.
La dernière réunion publique de la candidate avant les élections, aura lieu jeudi 8 juin, à 20 h 30, salle Jean-Vilar, à Mitry-Mory.