L’opposition municipale (PS) à Courtry veut des liaisons douces et des terres agricoles et « éviter de vendre le patrimoine foncier de la commune ». Le maire, lui, souhaite maîtriser l’augmentation de logements sociaux. Le débat a été plutôt vif, lundi 22 mai, au conseil municipal.
Les avis sur les orientations du PADD (Projet d’aménagement et de développement durable) sont partagés entre Xavier Vanderbise et Jean-Luc Pilard, l’ancien maire (2004-2014) de Courtry. Ce dernier a donné d’emblée le ton de la soirée en soumettant la réalisation de liaisons douces au lieu de vendre le patrimoine foncier : « Il me semble déraisonnable de vendre des parcelles qui font partie du patrimoine foncier de la commune. Elles permettraient, dans un avenir plus ou moins proche et en fonction d’un véritable projet d’urbanisme, de créer des circulations douces à Courtry. On sait que la rue du Général-de-Gaulle est saturée et, par endroit, qu’il n’y a pas ou très peu de trottoirs. Vous qui êtes sensible au développement durable, ne pensez-vous pas qu’il serait utile de créer des circulations adaptées et sécurisées pour les piétons ? »
Dominique Davion, adjoint au maire pour l’urbanisme, a rappelé que le SDRIF (Schéma directeur de la Région Ile-de-France) « interdisait toute extension urbanistique » sur Courtry.
Le PADD est une étape indispensable à la révision du PLU (Plan local d’urbanisme) de la commune, qui devrait être voté en 2018. Il fixe six grandes orientations portant sur la protection de l’environnement, le patrimoine, la maîtrise de l’urbanisme, le développement économique et commercial, l’amélioration des transports et la prise en compte des risques de tous genres (industriels, inondations, carrières abandonnées, bruit…).
Jean-Luc Pilard a poursuivi : « Les orientations prises dans le PADD nous inquiètent énormément quant au développement durable de notre ville. On sait bien que dans cinq ou dix ans, nous n’aurons plus de terres agricoles sur la commune. Il faut donc se préoccuper de l’avenir de ces terres, dites de grande culture, pour éviter qu’elles ne sombrent dans l’abandon. C’est une préoccupation qui ne figure pas dans le PADD ».
Avec 7,83 % de logements sociaux en 2015, la commune est loin du ratio de 25 % fixé par la loi, taux à atteindre d’ici 2025. L’évolution démographique (environ 8 500 Courtrysiens en 2015) l’oblige à maîtriser son habitat. Les développements se feront donc au sein du tissu urbain existant ou bien marge de celui-ci (frange ouest de la zone de la Régale, sud du parc de la mairie).
« Vous avez évoqué la possibilité de construire des logements au niveau de la Régale. Vous trouvez normal, vous, d’ouvrir vos fenêtres sur des nuisances industrielles ? » a de nouveau réagi Jean-Luc Pilard, qui trouve « totalement illogique de faire 2 000 m² de logements au milieu d’une zone d’activité ».
Xavier Vanderbise a bondi de son siège : « C’est très facile et très beau d’être dans l’opposition, mais où étaient les 25 % de logements sociaux obligatoires quand vous étiez à la tête de la commune ? Je tiendrai mes engagements car je n’ai pas envie de perdre la main sur les permis de construire pour la donner au préfet afin qu’il densifie. Il faut assumer le passif et le passé ». Le maire a rappelé l’amende de 350 000 euros qu’il doit verser chaque année à l’Etat pour le quota non atteint. Il souhaite faire avancer le dossier des constructions sur la Régale, espérant les commercialiser « au mieux à l’automne 2017 ». Jean-Luc Pilard a rétorqué que « la perte de surface de zone d’activité entraînera moins d’offres d’emploi ». Xavier Vanderbise ne s’est pas laissé démonter : « Je ne sais toujours pas où vous comptez implanter les logements sociaux ».
En fin de séance, le public a été autorisé à prendre la parole. Un chef d’entreprise, Laurent Rouffignac, s’est présenté : « Je suis implanté depuis 1975 dans la zone d’activité de la Régale. J’étais au milieu des champs et il n’y avait rien autour. Aujourd’hui, on est inquiets depuis que l’on sait que des habitations vont être créées. Nous avons constitué un collectif de la rue Van-Wyngène car nous n’avons pas l’intention de vendre nos activités, dont certaines ont plus de 40 ans ». Un autre chef d’entreprise ajoute que « la préemption des terrains va générer une dégradation anormale de la valeur de l’immobilier et que cela n’incitera pas d’autres industriels à venir ».
Le maire a promis de recevoir prochainement le représentant du collectif pour étudier le problème.
Le prochain conseil aura lieu lundi 3 juillet.
Bonjour,
je tiens à vous remercier pour la qualité de cet article.
Vous pourrez nous contacter pour toute autre information, j’ai déjà partagé votre article sur notre page facebook.
A noter que nous maintenons l’information sur l’urbanisation « possible » des plaines agricoles après une Déclaration d’Utilité Publique.
Très Cordialement