Villeneuve-sous-Dammartin ► Butte de Montgé : L’extraction du gypse sera souterraine

Le gypse de la butte de Montgé à Villeneuve-sous-Dammarin sera exclusivement exploité en souterrain.  La demande a été émise par Bernard Corneille, conseiller départemental et maire d’Othis, et a été approuvée par l’assemblée départementale.

Lors de la séance du conseil départemental du vendredi 28 avril, Bernard Corneille et Marianne Margaté sont intervenus pour amender la délibération du 24 mars permettant l’exploitation de la butte de Montgé à ciel ouvert. Le maire d’Othis déclare : « Les choix initiaux du conseil départemental consistaient dans un premier temps à déclasser l’espace naturel sensible du site. Nos arguments en faveur d’un patrimoine environnemental d’exception ont été entendus ».

« La vitrine de la France devenue le local à poubelle »

La butte Montgé, classée en espace naturel sensible par le Département depuis 1989, est un réservoir d’eau et un espace de biodiversité et de promenade apprécié des habitants. « Notre canton ne doit pas être la victime de politiques, de décision s et de tractations économiques et financières au détriment de la préservation de l’environnement et de la qualité de vie » insiste Bernard Corneille. L’élu départemental a constaté la « mise à mal » du paysage du nord-ouest de la Seine-et-Marne par la construction de « buttes de déchets aux portes de l’aéroport Charles-De-Gaulle ». « Notre territoire est le premier paysage que découvrent les millions de touristes qui viennent à Paris. Il doit rester la vitrine et pas devenir le local à poubelle » fait-il encore remarquer.

80 % des déchets de la région

Il faut dire que le département, et plus particulièrement les cantons de Mitry-Mory et de Claye-Souilly, accumulent près de 80% des déchets de chantier de toute l’Ile-de-France et devra accueillir ceux issus du Grand-Paris. En octobre 2016 , la majorité départementale avait abandonné ses recours au tribunal administratif contre les autorisations du préfet d’extension des sites de la société ECT, qui gère le stockage des déchets inertes.

Le maire de Montgé-en-Goële, Pascal Hiraux, espère, quant à lui, « une évolution des techniques d’exploitation du gypse d’ici 30 à 40 ans et que le secteur du bâtiment pourra se passer du plâtre« . L’élu a refusé le déclassement de la forêt jusqu’à présent toujours « espace naturel sensible ».

Colère des associations écologistes

Une forte mobilisation locale a amené le sous-préfet de Meaux à engager une démarche regroupant les communes, les associations, l’entreprise Knauf, exploitant la butte, et les services publics concernés*. Le « plan paysage » envisagé ne semble néanmoins pas satisfaire les militants écologiques. L’association Adenca, qui n’a pas été « conviée » aux réunions préfectorales, dénonce les « petits arrangements » entre la société exploitante et les pouvoirs publics. Sa présidente, Mireille Lopez, explique : « La butte initiale sera reconstituée à l’aide de déchets déversés dans les trous, et puis on plantera, des dizaines d’années plus tard, des arbres qui voudront bien pousser sur les poubelles ».

Les écologistes s’inquiètent du devenir de la forêt composée essentiellement de châtaigniers et de chênes parfois bicentenaires.

*agence des espaces verts, direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie, direction départementale du territoire.