Chelles ► Expomobile : la fine fleur automobile se cultive à la jardinerie Laplace

L’expomobile à Chelles s’est déroulée malgré une météo qui a joué au yoyo durant le week-end du 1er mai. Ils sont venus nombreux admirer les véhicules de collection exposés aux pépinières Laplace, route de Montfermeil.

L’expomobile est désormais incontournable. Au fil des éditions, elle est même devenue le plus grand rassemblement de véhicules anciens d’Ile-de-France. « De nouveaux modèles sont présentés grâce aux clubs Delage, Mercedes France, Rolls-Royce qui participent cette année. Quand on a débuté en 1998, on avait trois voitures, dont le fourgon Citroën type H de 1948 appartenant au père de Jean-Paul Véron, le boucher du Pin. L’année suivante, on comptait quinze véhicules et, aujourd’hui, ce sont près de 600 voitures qui arrivent, par jour » s’enthousiasme Laurent Laplace.

Sur les quatre hectares de son site s’exhibaient ainsi les plus beaux fleurons des grandes marques automobiles, courant de 1898 (le vis-à-vis de Peugeot) jusqu’aux « Youngtimers », les voitures de 25 ans d’âge.

Une jeep pour son anniversaire

On dénombrait un millier de modèles et… une seule Jeep : celle de Michel et Evelyne Dollé, qui résident au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). « C’est une Jeep Willys de l’US Army. Elle n’a pas connu la guerre puisqu’elle a été construite après, mais nous avons fait le 70e anniversaire du débarquement en Normandie avec. C’était grandiose, inoubliable » confie Evelyne. Le privilège de la conduire revient à Michel, 63 ans. « Il me disait toujours qu’il aimerait avoir une Jeep, alors j’ai décidé de lui en offrir une pour ses 50 ans » renchérit Evelyne. Le couple possède également une Peugeot 205 GTI et fait partie de Tacotchic, un club RATP d’autos et motos anciennes situé à Ivry-sur-Seine. « J’espère que j’aurai la remorque pour mon prochain anniversaire » glisse Michel dans un clin d’œil.

Conduire un autocar : un rêve de gosse

Venu de Maisons-Alfort (Val-de-Marne), Gérard Deboux, 77 ans, ancien placier chez Vinci, exhibe son superbe autocar qu’il a dénommé « G. Désiré », un jeu de mots amusant pour résumer le rêve de sa vie. C’est un Setra S 80 de mars 1974, équipé d’un moteur Henschel 551 avec cinq cylindres en ligne. « Mes parents tenaient un restaurant-dancing à Nogent-sur-Marne. C’était l’époque des guinguettes, mais moi j’étais fasciné par les autocars qui amenaient les visiteurs ».

Gérard connaissait tous les modèles, les photographiait, établissait des fiches. Il s’était lié d’amitié avec les chauffeurs et, devant son insistance, l’un d’entre eux a accepté de lui apprendre à conduire. « Je faisais discrètement mes premiers exercices, le samedi, à Nogent. C’était sur un autocar Isobloc, entre le boulevard de la Marne, les avenues Charles-V et des Tilleuls, le square d’Yverdon » se rappelle Gérard, le visage tout à coup illuminé.

Souple comme un char d’assaut

A l’époque, beaucoup d’autocars d’avant-guerre roulaient encore, de « vrais chars d’assaut » dans lesquels confort et souplesse n’existaient pas. Les pédales étaient loin, le siège non réglable, le volant et le levier de vitesses résolument durs. Pas de quoi décourager le gamin de 14 ans qui, ayant obtenu la confiance des chauffeurs, finira par garer ou déplacer leurs autocars sur le parking de la guinguette. « Jusque dans les années 70, les autocars ont joué un rôle essentiel dans les mariages car il y avait peu de voitures particulières. Et, encore aujourd’hui, quoi de plus beau qu’une cérémonie en autocar ? » s’extasie Gérard. Le sien peut transporter trente-quatre personnes, y compris le conducteur et un guide.

Un feu d’artifice en 2018

C’était la 19e édition et Laurent Laplace prévoit déjà des surprises pour l’an prochain. « On prépare une nouvelle entrée goudronnée menant jusqu’en haut, ainsi qu’une plateforme aménagée. De nouveaux clubs vont arriver et il y aura un feu d’artifice pour commémorer les 20 ans de l’expo » a-t-il confié à Magjournal.

Après les fleurs, on ne pouvait imaginer plus belle apothéose pour honorer les belles anciennes, si chères au cœur du pépiniériste chellois.