La motion « ma commune en soutien au SDF », présentée par Béatrice Roullaud, élue du Front National à Meaux, a suscité de vives réactions lors du conseil municipal, jeudi 27 avril.
L’élue Front National, Béatrice Roullaud, a proposé que la municipalité meldoise s’engage à apporter plus de soutien aux personnes sans domicile fixe sur son territoire. Pour défendre la motion, l’élue a rappelé les 323 personnes mortes dans la rue en 2016, sans toutefois préciser s’il s’agissait de chiffres nationaux. Elle a également pointé la mort d’un homme sans abri dans les toilettes des urgences de l’hôpital de Meaux, l’année dernière.
Cependant, l’argument en faveur de la motion qui aura déclenché une joute verbale au sein du conseil est celui de la différence de traitement entre les migrants et les personnes sans abri. La déclaration liminaire de la motion avançait que les « migrants sont mis à l’abri, contrairement aux sans domicile fixe ».
Bastien Marguerite, élu Parti socialiste, a été le premier à réagir : « La référence aux migrants concernant les SDF relève de l’opportunisme crasseux. Cela ressemble bien à l’instrumentalisation de la misère que fait votre parti. Ça suffit ! »
Jean-François Dirringer, élu Front de gauche, a ajouté : « Les amalgames faciles entre les différents miséreux m’écœurent. Je ne soutiens pas souvent la municipalité mais on ne peut pas dire, en regardant le budget accordé au Secours Populaire et au Secours Catholique, que l’aide apportée aux sans abris n’est pas significative. Vos propos sont scandaleux ! »
Les propos de Jean-François Dirringer ont été appuyés par Jean-François Parigi qui a rappelé que la mairie a accordé, pour 2017, 3 380€ de subvention au Secours catholique et 34 400€ au Secours populaire.
Furieuse, Béatrice Roullaud s’est levée et a rétorqué : « J’ai été insultée par Monsieur Marguerite, je dois répondre. Je garde les chiens des SDF lorsqu’ils n’ont plus de quoi s’en occuper… Vous savez ? » L’élue était exaspérée car le maire ne lui laissait pas prendre la parole pour pouvoir répondre. Jean-François Copé a argumenté : « Tout le monde a eu l’occasion de s’exprimer une fois sur le sujet. Votre motion n’était même pas à l’ordre du jour et je vous ai quand même autorisée à la présenter ».
Le maire de Meaux a alors été fustigé d’un « Vous n’êtes pas un démocrate » lancé par un membre du public.