Les dirigeants de la société Transparc ont été les premiers en France à créer le concept de parking temporaire à proximité des aéroports. Il y a vingt ans, la famille Omont, d’abord dans l’agriculture, s’est reconvertie. Vingt ans après, elle continue d’innover.
C’est en regardant la cour de sa ferme et les hangars en grande partie vides que l’agricultrice, Brigitte Omont, a eu l’idée, en 1997, de transformer les espaces en les mettant à la disposition des particuliers. Le constat était simple : les vacanciers ou hommes d’affaires venant prendre l’avion à Roissy ne souhaitaient pas (et ne souhaitent toujours pas) laisser leur véhicule dans des parkings onéreux, peu accessibles ou mal « gardiennés ».
« Nous nous sommes demandés alors pourquoi ne pas leur proposer de déposer leur voiture à proximité et de les prendre en charge pour les conduire jusqu’à l’avion… » explique Lucie, fille de Brigitte et Michel Omont. Ainsi est né en France le premier parking privé aéroportuaire.
Dans les années 60, la région de Roissy-en-France (Val-d’Oise) était encore une zone particulièrement rurale. Elle était peu peuplée, à moins de 20 km de Paris, avec un horizon de champs exploités par les céréaliers. C’est à cette période que l’état a décidé la création d’un nouvel aéroport, Roissy CDG, pour délester Orly devenu trop petit. Les Omont étaient, à l’époque, des exploitants agricoles et cultivaient 250 ha de céréales sur le territoire du village.
L’expropriation totale ou partielle des cultivateurs locaux en vue de la construction de la zone aéroportuaire a eu pour conséquence la disparition de la moitié des surfaces cultivables. Lorsque l’aéroport CDG a été inauguré en 1974, la famille ne possédait plus « qu’une centaine d’hectares » sur les 250 qui constituaient l’exploitation depuis 1920.
Une période économiquement difficile commençait alors, rythmée par de mauvaises récoltes mettant l’exploitation en péril. Michel Omont était par ailleurs ingénieur en agronomie, ce qui lui permettait de ne pas peser sur les finances de l’exploitation, pendant que son épouse Brigitte, citadine reconvertie en agricultrice, assurait la gestion de la ferme.
L’idée des parkings destinés au départ aux particuliers a rapidement fait son chemin et de fil en aiguille, les agences de voyage ont été mises dans la boucle.
Restait à Transparc à faire accepter le concept et se faire connaître davantage. L’idée originale a été de se dire que toucher directement le particulier ne suffirait pas à remplir ses parkings (Roissy et Orly). Les Omont ont alors pensé à s’adresser directement aux agences de voyage et voyagistes pour optimiser sa démarche commerciale. L’approche unique et l’exigence axée sur la qualité du service a rapidement permis à l’entreprise de développer une clientèle fiable et récurrente. « Depuis la création de l’entreprise, le succès n’a pas failli malgré la prolifération d’une concurrence low-cost ou éphémère (plus de 30 parkings autour de Roissy) » constate Lucie.
En faisant le choix d’un service haut de gamme, Transparc s’est positionné sur un autre segment. L’entreprise réalise aujourd’hui 50% de son chiffre d’affaire avec les agences de voyage et le reste en direct avec les particuliers. « Nous employons cinq à six personnes en CDI et CDD et nous assurons compétence et fidélité à l’entreprise » précise Lucie.
L’avenir pour elle, c’est de continuer à développer Transparc en proposant de nouveaux services à une clientèle exigeante. « La personnalisation du service qui permettra au voyageur de prendre un vol en toute quiétude et débarrassé des contingences matérielles liées à son véhicule, est la clé de la réussite et de l’avenir du métier » avance-t-elle, soutenue par son père. Pour y parvenir, la famille a de nombreux projets à mettre en œuvre.