Othis ► Municipalité et bilan de mi-mandat : « On a serré les boulons »

A mi-mandat, le maire d’Othis, Bernard Corneille (DVG), annonce qu’il parvient à suivre son plan de route, même si l’équipe municipale a dû s’adapter aux changements imposés par l’Etat. Logements sociaux, événements culturels, associations, voirie… Il passe en revue les réalisations et les projets, les sacrifices, les handicaps et les succès.

Quand Bernard Corneille parle d’Othis, sa mine oscille entre préoccupation et satisfaction. « C’est que les choses ne sont pas faciles… Ce n’est pas simple d’être maire, surtout maintenant » déclare-t-il, tout en se demandant par quel bout il va commencer à expliquer « les choses », à mi-mandat, son deuxième à la tête de la Ville.

L’objectif a été défini avec son équipe municipale, même si quelques démissions pour « raisons personnelles » sont survenues au long des trois ans parmi les élus.

Mercredi 29 mars, le maire a confié à Magjournal : « Il a fallu revoir nos objectifs à la baisse mais nous avons aussi réalisé beaucoup de choses. La situation financière en 2014 était compliquée à cause de la baisse des dotations de l’Etat. C’était encore plus compliqué à Othis car l’Etat nous a prélevé (et prélève toujours) une amende pour notre manque de logements sociaux ».

En effet, pour la commune qui s’est naturellement maintenue à 6 600 habitants en vingt ans (c’était 6 500 en 1996), avec ses 830 écoliers, la loi SRU oblige à 25% de logements sociaux. Or, Othis n’en a que 12%. Ainsi la ville a-t-elle été forcée de payer, en 2015, 115 000 euros de pénalités ; en 2016, c’était 55 000 euros. En 2017, elle devra s’acquitter de 70 000 euros. Les différences s’expliquent par les changements d’intercommunalités successifs.

C’est qu’en quelques années, la ville est passée de la Plaine de France (PDF), à Plaines et monts de France (CCPMF), puis à Roissy pays de France (Carpf), la « grosse » interco dans laquelle la commune ne se sent pas à l’aise à côté de villes comme Sarcelles.

Le maire explique l’enchaînement qui n’a rien de vertueux : « Dans la première interco, nous étions considérés comme riches. Il y avait huit communes dont Le Mesnil-Amelot et Mauregard qui profitaient des taxes payées par Roissy du fait de l’emprise de l’aéroport sur leur territoire. Mais pour Othis, c’était une richesse virtuelle. En 2013, Othis, toujours considérée comme une commune riche en raison de son appartenance à la Plaine de France, a dû donner 1 M€ pour le fonds de solidarité de la Région Ile-de-France. Puis se sont ajoutés les prélèvements pour manque de logements sociaux. Au total, on a été amputés de 1,5 M€. Pour finir, on a eu des aides en moins. En 2014, on partait avec un budget fragilisé. Tout ça nous a obligé à construire un budget difficile et il a fallu renoncer à des choses… »

Renoncer, mais à quoi ?

Othis a dû faire une croix sur des projets. D’après Bernard Corneille, l’enveloppe de la voirie a été particulièrement tronquée, ainsi que le programme « Maison de la Goële ». Celui-ci prévoyait un lieu qui aurait permis de mettre en valeur le territoire avec l’atout de Roissy CDG. Le maire raconte comment la commune aurait pu y proposer des expositions à thèmes, des conférences et divers événements. C’était un projet à 1 M€ qui aurait pu être réalisé si la ponction du fonds de solidarité auquel le maire affirme « adhérer, quand on en a les moyens » ne s’était pas présentée.

Bref, la ville a dû économiser et a préféré investir l’argent qui restait pour les écoles et les associations que le maire tient à préserver, convaincu qu’elles font partie de « la vie de la commune ».

« La solidarité est notre fil rouge »

Désormais, la ville subventionne les associations sur son budget. Chaque année, elle alloue à celles-ci 180 000 euros. Le maire souligne : « Nous avons le solidaire et l’associatif comme par exemple avec Solidar’Othis qui permet de récolter des fonds pour le Téléthon. Nous avons aussi préservé le bouclier social, l’aide pour ceux qui pratiquent une activité sportive ou culturelle et particulièrement les jeunes jusqu’à 18 ans. La solidarité est vraiment le fil rouge de notre programme et nous sommes parvenus à le maintenir ».

Il énumère comment l’équipe a « mis le paquet » sur les animations et la vie culturelle : « On a organisé des événements, soit uniquement « mairie » ou bien en partenariat avec les associations ou encore purement associatif. Il y a le carnaval, le salon des bébés lecteurs, le verger des bébés, le marché gourmand, Il était une voix, la chasse aux œufs, la foire aux livres, les animations autour du centenaire de la Grande Guerre, la fête de la musique… Tout ça participe au bien-être des gens. Une ville, ce n’est pas seulement du bitume et de l’éclairage public. Ce sont des gens qui doivent vivre ensemble. S’il n’y avait pas la vie communale, ce serait une cité dortoir ».

Bernard Corneille rappelle également que dans la catégorie « solidarité » est inclus le financement d’une partie de la carte Imagin’R, depuis que la prise en charge par le Département a été supprimée l’année dernière.

« On a serré les boulons »

Le maire met l’accent sur la façon dont la commune a serré les boulons » pour arriver à effectuer des travaux et réussir des investissements prévus dans le programme municipal. S’il reconnaît en avoir fait moins que lors de son précédent mandat, il affirme remplir ses obligations tout en se conformant à ses promesses de campagne. Ainsi parle-t-il de « prix de services contenus » et des réalisations importantes qui ont été effectuées : le restaurant scolaire à Guincourt, le gymnase Colette-Besson, le local pétanque, l’achat du fonds de commerce de la librairie, le carrefour giratoire avec la participation du département pour un total de 780 000 euros, un chemin de randonnée et promenade… Et puis la liaison douce…

Ce qu’il reste à faire

Justement la liaison douce. Pour Bernard Corneille, si ce n’est pas la plus grande réussite de la ville, c’est une importante réalisation : « Je voulais que les élèves puissent aller à pied au lycée qui se trouve à Dammartin. Nous avons fait une première partie de la liaison douce jusqu’au gymnase, le long de la RD 13. Cette année, nous allons la prolonger jusqu’au lycée et elle sera bitumée et éclairée ». 

Par ailleurs et pour répondre aux obligations, une vingtaine de logements sociaux sont en cours de réalisation au carrefour du calvaire rue d’Orcheux. Quant aux premiers arrivants dans le cadre du PLU en cours d’élaboration, ils n’arriveront pas avant 2020. Leur installation sera progressive jusqu’en 2030. « Ce sera progressif. Si nous avons conscience qu’il faut évoluer, nous ne voulons pas non plus ressembler à la petite ou la grande couronne » assure Bernard Corneille.

La mise en conformité de la mairie sera également « un gros poste » de dépense pour la municipalité. Celle-ci devrait être réalisée en 2019. Déjà, le maire envisage un ascenseur extérieur qui desservira chaque étage.

En même temps, l’élaboration d’une maison de santé est dans les cartons. La nouvelle est de taille pour le secteur qui souffre toujours de sa situation de « désert médical » et, ajouté aux autres avancées, fait dire au maire qu’il est « satisfait du bilan d’étape sur son programme de 2014 – 2020 ».

Mauvaise surprise

La taxe d’ordures ménagères était jusqu’à présent supportée par la précédente intercommunalité, CCPMF. Le maire détaille : « Si les habitants avaient dû la payer, elle se serait élevée, grosso modo, par foyer, à 250 euros par an. Grâce au fonctionnement de Plaines et monts de France, elle avait été réduite à zéro. Etant donné que nous avons changé de communauté de communes et que la taxe relève dorénavant du fonctionnement de la Carpf, les habitants devront la payer en 2017. On l’estime pour un foyer sans enfant à 150 € par an ».