par Une mosquée pourrait voir le jour à Dammartin-en-Goële en 2020. C’est en tout cas ce qu’annonce l’Association culturelle et cultuelle des musulmans de Dammartin qui propose une réunion d’information, dimanche 26 mars, au gymnase Jesse-Owens.
Le projet de centre culturel et cultuel dans le quartier de la Folle-Emprince, est porté par l’association dammartinoise. Celle-ci s’est penché sur la construction d’un bâtiment dans lequel seront intégrées une salle de prière de 260 m2 pour les hommes et une de 160 m2 pour les femmes.
Brahim Elabdi, membre de l’association et « intermédiaire médiatique », habite à Dammartin depuis 2009. Il a confié à Magjournal, hier, en avant-première de la réunion : « Nous souhaitons combler le vide qui existe dans la commune en matière de lieu de culture comme de lieu de culte. Le bâtiment a été pensé pour reprendre à la fois des éléments d’église, comme les vitraux en façade – qui seront d’ailleurs avec du bleu, du blanc et du rouge pour faire le lien avec la République – et des éléments d’architecture orientale. Le projet n’est pas sorti d’une pochette surprise. Il repose sur de vraies valeurs, celles de la République d’abord. A l’entrée du centre, nous avons prévu en premier lieu, de mettre en avant le culturel avec une salle d’exposition ».
L’association s’est d’ores et déjà portée acquéreur d’un terrain de 2 500 m2, à côté du collège de l’Europe. « La surface construite fera 1769 m2 avec une capacité d’accueil de 844 fidèles, plus 203 personnes dans les salles d’enseignement et 348 dans les espaces culturels. Il y aura bien sûr un parking, c’est capital. Nous n’avons pas encore de réponse de la mairie concernant le terrain. On nous a d’abord dit qu’il était réservé mais finalement il s’avérerait que non. La municipalité est en train d’étudier les choses » complète Brahim Elabdi.
Contacté par Magjournal, le maire, Michel Dutruge, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.
De son coté, le député de la circonscription, Yves Albarello, indique : « Je me range évidemment à l’avis du maire de Dammartin avec qui je me suis entretenu. Il ne veut d’autant pas du projet que les parcelles sur lesquelles l’association voudrait s’implanter sont réservées par la mairie pour y construire des équipements municipaux, dont une maison médicale. ll n’y a pas de place pour une autre réalisation. En outre, la Folle-Emprince est une ZAC (zone d’aménagement concertée) et n’autorise aucunement les lieux culturels. Partant de là, il me semble que le débat est clos s’il a jamais existé ».
Le député a souligné qu’il n’assisterait pas à la réunion prévue dimanche : « Ma présence y serait inutile ».
Derrière le président de l’association, Saidou Diallo, lui aussi Dammartinois, Brahim assure : « On ne peut pas ignorer la mutation de la population de Dammartin. Tôt ou tard, la question d’un lieu de culte se serait posée. C’est bien de pouvoir le faire en discutant ouvertement plutôt que de faire les choses dans l’ombre ».
S’il a conscience que l’arrivée d’une mosquée fait peur aux habitants, le porte-parole croit aussi en « la mixité des populations, des religions et aux valeurs républicaines » qu’il met en avant. « Nous avons des adhérents de toutes les confessions depuis notre création en 2015 ».
Le centre prévoit d’être ouvert à tous, « sans distinction de religion ou de couleur de peau » indique encore Brahim qui ajoute : « Il proposera du thé, café, et pâtisseries à l’intérieur et les gens pourront passer un moment dans le jardin ».
Il sera aussi un lieu d’enseignement où on pourra apprendre les langues : anglais, espagnol, mandarin et arabe littéraire.
Brahim Elabdi affirme que le financement du centre sera assuré uniquement par les contributions des fidèles et précise : « Nous nous rapprocherons d’un huissier pour attester que ce sont bien les fidèles qui financent ».
Une première tranche de travaux pour édifier le rez-de-chaussée s’élèvera à 1,5 M€. La seconde tranche atteindra également 1,5 M€ (3M€ au total) et comportera le réhaussement de l’ensemble sur un étage avec une terrasse accessible.
« Chacun peut participer à l’achat d’un mètre carré pour 40 euros par mois sur trois ans » mentionne le dépliant consultable sur Internet et distribué sur papier. Les flyers pour l’invitation à la rencontre, ce week-end, ont été imprimés par le groupe Catalano. « C’est la preuve qu’on fait marcher l’économie locale » assure Brahim Elabdi.
D’autre part, des collectes seront mises en place pendant les grands événements comme l’Aïd ou chaque semaine pour la prière et les dons sont effectués par « virement bancaire, chèque ou espèces », précise l’affiche de présentation.
Entre 500 et 800 personnes sont attendues, à 14 heures, à la rencontre qui proposera la présentation du projet avec l’intervention de l’imam Abdelali Mamoun.
