Meaux ► Vidéo : François Fillon en campagne, la sécurité sur le devant de la scène

Le candidat LR à l’élection présidentielle, François Fillon, a rendu visite à son ancien meilleur ennemi, Jean-François Copé, maire de Meaux et député de Seine-et-Marne, hier, lundi 27 février.

François fillon n’était pas venu à Meaux depuis qu’il avait été Premier ministre. Lundi, il a d’abord fait connaissance avec les locaux de la police municipale, rue Léon-Leroyer, à côté de la salle de fêtes.

Le candidat LR avait les traits tirés et l’attitude un peu raide, sans doute à cause de la rudesse de la campagne qu’il doit mener. Il ne reste cependant pas sans dégainer puisque pas plus loin que dimanche matin, il a accusé le Premier ministre et le gouvernement de « ne pas assurer les conditions d’un exercice serein de la démocratie » et a ajouté, selon Le Point  : « Ils portent une très lourde responsabilité en laissant se développer dans le pays un climat de quasi-guerre civile qui ne peut que profiter aux extrêmes ».

« Ce qui se passe en France est très grave. François Fillon est aujourd’hui le meilleur candidat pour incarner le sursaut français » a déclaré Jean-François Copé, son ancien concurrent à la tête du parti.

Terrain d’entente

A Meaux, le visionnage des caméras commenté par le directeur de la police municipale, Dominick Lemullois, n’a sans doute fait que conforter François Fillon dans l’idée de « climat de violence » même si dans la ville, la délinquance a baissé…

C’est peut-être le terrain sur lequel le visiteur et son hôte se rejoignent le plus. En effet, Jean-François Copé prône le retour à « un vrai commandement » et « un renforcement de la sécurité ». De là à armer la police, il n’y a qu’un pas et c’est dans la même foulée que François Fillon veut obliger « toutes les villes de plus de 10 000 habitants à se doter d’une police municipale armée, avec des missions de police judiciaire ».

Pour appuyer son argumentaire, il a choisi de commenter les derniers événements à Nantes  : « Je ne peux pas accepter que les autocars soient pris d’assaut comme si nous étions au Far West ».

Dans le centre de supervision urbaine, devant le mur d’écran de la police municipale, le maire a montré au candidat un matériel perfectionné permettant de visionner les auteurs d’infractions sur la voie publique : vols à la tire, agressions, ports d’arme à feu… « Grâce aux nouvelles caméras, à Meaux, 50 % des affaires ont été élucidées et la délinquance a baissé de près de 65%. Nous avons 210 caméras et 110 policiers armés » a précisé Jean-François Copé. Le visiteur a simplement demandé s’il y avait « beaucoup de dégradations de caméras ».

La visite du député de Paris s’est poursuivie à l’espace Caravelle par une présentation du renouvellement urbain ainsi qu’une table ronde avec les acteurs du quartier, toujours sur le thème de la sécurité.

Réconciliation

La hache de guerre semble désormais enterrée. Les deux hommes s’étaient en effet affrontés violemment lors de la course à la présidence de l’UMP en novembre 2012. Lundi, à l’arrivée de François Fillon, poignées de mains et accolades ont marqué la volonté des deux anciens concurrents de sceller le pacte de paix. « La page est désormais tournée » a précisé Jean-François Copé.

C’est dans le ventre du musée de la Grande Guerre que les deux élus se sont nonchalamment promenés, oubliant manifestement les anciennes dissensions.

Jean-François Copé, qui affirme « qu’il n’a plus rien à craindre ni à perdre » était clairement détendu. Le déplacement s’est terminé par une visite guidée de la maison du Brie de Meaux, et même là, personne n’a attendu le présidentiable avec des casseroles en main, comme cela a pu se produire dans d’autres villes.

Cependant, même si les deux anciens ministres sont repartis dans la même voiture, l’entente était visiblement de circonstance et une bonne occasion de faire oublier le « Pénélopegate ».