Les bâtiments d’une partie de Chelles ont subi une panne de chauffage qui a duré trois jours pour certains. Vendredi 10 février au soir, les choses ont fini par rentrer dans l’ordre.
Thierry est locataire dans un immeuble de quatre étages situé rue Jean-Jaurès à Chelles. Il réside au rez-de-chaussée. « Ouf, le chauffage est revenu et la température commence à remonter petit à petit dans l’appartement » constatait-t-il hier, vendredi 10 février, à 18 h 30. La panne avait commencé mercredi 8, et il était l’un des derniers à n’avoir ni chauffage ni eau chaude.
« On ne nous a pas prévenus »
Il n’a pas été prévenu par son bailleur, d’où sa surprise lorsque l’incident est arrivé. Sa toilette matinale a été plutôt fraîche avant de partir au travail. « J’ai des voisins qui ont été également surpris. L’immeuble date des années 70 et n’est pas très bien isolé. Bon, j’ai mis un pull et pris mon mal en patience lorsque je suis rentré le soir » ajoute-t-il, un brin philosophe. Pourtant la société Chelles-Chaleur indique qu’elle a bien prévenu les collectivités, bailleurs sociaux et syndics de copropriété de l’interruption du service, indispensable pour réparer la panne.
Mercredi, à 6 heures du matin, la pression du réseau de chaleur a chuté brusquement, provoquant l’arrêt de la fourniture de chaleur sur l’ensemble du réseau. Les équipes sont intervenues dans la matinée afin de repérer la fuite. Elle a été finalement localisée dans la partie nord-est du réseau, plus précisément à l’intérieur du groupe scolaire des Tournelles. L’accès est difficile en raison de la profondeur (4 mètres), de la présence du réseau d’assainissement, ainsi que d’un bloc de béton de plusieurs mètres cubes. Les abonnés de la partie sud ont été de nouveau alimentés en chaleur. Jusqu’à jeudi, plusieurs équipes de soudeurs se sont succédé. Les travaux de soudure terminés, le remplissage du réseau en eau a été ensuite réactivé.
Jeudi, à 16 heures, l’eau chaude et le chauffage étaient de nouveau disponibles dans la plupart des logements et bureaux desservis par le réseau.
En 1987, la ville de Chelles a choisi de mettre en place un réseau de chaleur basé sur la géothermie afin de fournir de l’énergie à ses habitants. Le réseau est alimenté par un puits de géothermie (récupération de la chaleur des nappes d’eau chaude) situé dans la ZAC de la Trentaine. Il est constitué d’environ 13 km de canalisations et de 70 stations. La maison de retraite Le manoir de Chelles, les établissements scolaires des Tournelles, Bickart, les Aulnes, mais aussi des bâtiments communaux (mairie, piscine, centre culturel) et des immeubles d’habitation, y sont raccordés.
Sécuriser et produire plus
Le réseau de chaleur chellois livre annuellement près de 50 000 mwh d’énergie thermique, et répond aux besoins des 5 088 équivalents logements. La profondeur des forages est de 2 286 mètres et la température s’élève à 69 degrés en tête de puits. En moyenne, le réseau de chaleur sur la commune permet d’économiser chaque année plus de 3 000 tonnes équivalent pétrole (TEP). Après huit années de gestion en régie directe, le SMGC (Syndicat mixte de la géothermie de Chelles) a confié, en 1994, la gestion à une société privée par délégation de service public. Aujourd’hui, la société Chelles-Chaleur appartient au groupe Coriance.
Les objectifs du groupe sont de sécuriser la fourniture d’énergie aux abonnés et de dépasser les 7 500 équivalents logements alimentés à partir du réseau de chaleur.
3000 TEP ça fait environ 5 millions d’euros d’économie par an ! Pourquoi cette technologie n’est pas plus utilisée là où son utilisation est possible ?