L’envie vous brûle de découvrir la vie de vos ancêtres ou de découvrir si votre famille a abrité quelque glorieux (ou moins glorieux) aïeul ? Vous seriez bien inspirés de vous rapprocher du Cercle généalogique de la Brie, une association latignacienne fort bien renseignée sur le sujet.
Les Français aiment l’Histoire. Qu’ils prennent part aux journées du patrimoine, visionnent des documentaires ou participent à des reconstitutions historiques, ils ne perdent jamais une occasion de s’instruire sur le passé de leur pays. La généalogie est une des facettes de l’attrait farouchement ancré dans notre culture. Et les Français ont de la chance, puisque notre pays est aussi le plus riche en documents historiques, « un véritable eldorado » comme le confie Bernard Lallemant, président du Cercle généalogique de la Brie.
ou une jungle amazonienne
L’association latignacienne (elle possède également un bureau à Meaux) apporte depuis de longues années maintenant une aide précieuse à tous ceux qui seraient tentés de s’adonner à ce passe-temps aussi obsédant que chronophage, dont on doit l’essor autant à François Ier, qui a ordonné en 1539 la consignation des baptêmes, qu’aux Mormonts, qui, à partir des années 70, se sont mis à stocker sous microfilm tous les registres communaux possibles. Samedi 4 février, ses bénévoles proposaient aux Clayois une séance d’initiation à la passion bien de chez nous. C’était l’occasion pour eux de fournir à une vingtaine de curieux les petits tuyaux utiles pour ne pas perdre un temps précieux. Durant le petit cours d’une heure à peine, on découvre ainsi les multiples types d’arbres généalogiques ainsi que les différentes numérotations en vigueur. « Si vous ne numérotez pas chacun de vos ancêtres, vous serez vite débordés », prévient Chantal Davourie, pour qui « il est indispensable d’être méthodique », sous peine de transformer votre arbre en jungle amazonienne.
Devant des amateurs avides de conseils, l’association évoque également la longue liste d’actes administratifs à partir desquels puiser de précieuses informations : registres paroissiaux, tables décennales, contrats de mariage, inventaires après décès, ventes de terrains, déclarations de grossesse, archives culturelles, fiscales, judiciaires ou notariales, listes électorales, recensements, cadastre… tout est bon à prendre pour le généalogiste amateur, qui a souvent deux dates inscrites en tête : celle de 1792, qui voit la création des registres d’état civil en remplacement des registres paroissiaux, et celle de 1876, qui marqua la création du livret de famille après qu’un incendie à l’hôtel de ville eut détruit trois-quarts des actes. Et, bien sûr, quelques lieux incontournables qu’il vous faudra visiter ou dont, c’est désormais le chemin le plus conventionnel, il vous faudra consulter les documents numériques : les archives communales, départementales, nationales, militaires, diocésaines ou hospitalières font ainsi partie des lieux de passage obligés pour pouvoir enrichir votre travail et recouper vos sources.
Cercle généalogique de la Brie. Prêt de microfilms, organisation de cours, conférences et permanences. Tél. : 01 64 12 29 29. Site Internet : www.cgbrie.org
Daniel et Sophie se sont passionnés pour la généalogie
Les yeux rivés sur les diapositives que projette les bénévoles du Cercle généalogique, Daniel n’en perd pas une miette. Minutieusement, il note un à un les conseils généreusement offerts dans son petit cahier à spirales. « Tout a commencé avec le décès de ma grand-mère, raconte ce Breton de 60 ans. Pour des raisons personnelles, j’avais coupé les ponts avec une partie de ma famille. Mon parcours familial était lui-même très éclaté, puisque je n’avais vu mon père que deux fois. Retrouver le lieu où était décédée ma grand-mère est devenu très rapidement une obsession. Ce sont peut-être aussi mes origines qui se sont rappelées à moi, et vu que nous sommes un peuple très fier, ce ne serait pas étonnant. De fil en aiguille, j’ai réussi à retrouver son acte de naissance, puis son acte de mariage ».
Démarre alors pour Daniel une passion inattendue pour la généalogie, qui va le conduire à prendre la route et partir à la recherche d’indices, tels que le nom de ce grand-père inscrit sur un monument aux morts. La passion est venue autrement dans le cas de Sophie. Déjà commencé par une tante, vingt ans auparavant, l’arbre généalogique familial attendait d’être repris en main. C’est alors qu’elle voyage au Québec, qu’elle découvre le lien particulier que nourrit ce peuple pour ses ancêtres. « Là-bas, tout le monde sait dans quel bateau européen est arrivé sa famille », raconte la Clayoise de 53 ans. Celle-ci se met alors en tête de partir à la recherche de ses ancêtres et elle ne tarde pas à découvrir que ses ascendances familiales l’emmènent du côté… de la Martinique. « Pratiquer la généalogie, c’est aussi une certaine forme de philosophie, l’idée que nous sommes là pour transmettre quelque chose à nos enfants », confie-t-elle.