Christian Robache (LR), le maire de Montévrain, a décidé d’attaquer l’année pied au plancher. Lors d’une conférence de presse, il a annoncé qu’il ne serait pas derrière la candidate officiellement investie par son parti pour les prochaines législatives, tout en déclarant qu’il se mettait à disposition. Au cas où…
En 2017, Christian Robache sera offensif. Le maire l’a dit lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée jeudi 9 février dans le petit bureau qu’il occupe au premier étage de l’hôtel de ville. « Je viens d’avoir cinquante ans, j’ai décidé qu’il était temps de dire ce que je pense ». La première annonce, lâchée au détour d’une phrase, comme pour ménager ses effets, est de taille : il ne soutiendra pas Chantal Brunel, l’ex-députée et ancien maire de Bussy-Saint-Georges, de nouveau investie pour représenter les Républicains dans la 8e circonscription aux prochaines législatives.
« Je ne suis pas en phase avec sa façon de faire de la politique », lance-t-il sèchement pour justifier sa décision. Et il ne faut pas le titiller longtemps pour qu’il lâche les chevaux : « Une déléguée de circonscription qui ne réunit pas ses ouailles, n’est pas impliquée dans son territoire, ne pratique aucune concertation, ça, les militants n’en veulent plus ». Il faut dire que le maire de Montévrain fait tout pour savonner la planche à l’ancien maire de Bussy-Saint-Georges. Lors d’une réunion locale de la droite, donnée à son initiative fin janvier, il avait mené la fronde auprès des militants, soutenant Ludovic Boutillier… ancien adjoint de Chantal Brunel et aujourd’hui au côté de son successeur, Yann Dubosc (UDI).
Le fait d’être propulsé à la tête de la mutinerie lui aurait-il donné des idées ? Aujourd’hui, Christian Robache déclare se mettre « à la disposition du parti », dans le cas où celui-ci changerait subitement d’avis… Et c’est d’un air faussement mystérieux qu’il déclare qu’il rendra publique sa décision « à son retour de vacances », lundi 20 février, à l’occasion du comité départemental LR, où il compte bien « dire ce [qu’il] pense ». En tous cas, Christian Robache écarte formellement les accusations en trahison. « Je l’ai soutenue suffisamment de temps. Il est temps de rajeunir le parti. Les gens n’en peuvent plus des appareils, ils veulent du changement », martèle-t-il. De préférence à son profit ?
Robache veut fusionner Montévrain avec ses voisines
Ambition démesurée ou esprit républicain ? Chacun se fera son avis, toujours est-il que Christian Robache milite activement pour la fusion de Montévrain avec les communes voisines. « Il existe des logiques de territoire, économiques qu’on ne peut plus feindre d’ignorer », explique celui qui est aussi trésorier à l’Association des maires d’Ile-de-France (Amif). Pourquoi donc fusionner des communes qui appartiennent déjà à une communauté d’agglomération ? « Ce ne sont pas les mêmes intérêts. J’entends les maires des petites communes se plaindre de ne pas être suffisamment représentés dans les conseils communautaires. Eh bien, donnons-nous les moyens d’être plus visibles ! »
Dans la ligne de mire de Christian Robache, il y a bien entendu le maire de Chanteloup, avec lequel il affirme avoir lancé des pourparlers, mais il ne veut pas s’arrêter là. « Et pourquoi pas Jossigny ou Chessy ? Le complexe sportif que nous avons ouvert a une vocation intercommunale. Et de nombreux projets peuvent être menés dans cet esprit ».
A ceux qui le soupçonnent de vouloir devenir un super-maire local au détriment de Marne et Gondoire, l’intéressé répond : « Je ne suis pas attaché à mon écharpe, seulement à mon territoire. Si un jour Montévrain doit se faire avaler par une structure plus grosse et à la condition que cela se fasse dans l’intérêt des habitants, je m’effacerai aussitôt ».