Les élus intercommunaux étaient réunis, jeudi 2 février, pour présenter et débattre des principales tendances du budget 2017. Mais deux mois avant son adoption définitive, le document financier-clé n’a déjà presque plus de secrets pour le public. Le dévoilement anticipé a provoqué quelques couacs en conseil communautaire.
Si ça n’était pas un budget, cela y ressemblait fortement. Le conseil communautaire de Paris-Vallée de la Marne (P-VLM) s’est réuni, jeudi, pour présenter et débattre des principales tendances de son budget 2017, le premier de la jeune agglomération, si l’on considère que celui de l’an passé résultait de la simple addition des budgets des trois anciennes agglomérations. Petite nouveauté : depuis 2015 et l’adoption de la loi NOTRe, le législateur impose d’intégrer au débat un rapport précis et chiffré. Le budget est voulu également pour servir de base aux trois prochains, dans un contexte financier de chute des dotations de l’Etat.
Les menus changements n’ont pas manqué de décontenancer les élus communautaires, beaucoup ayant le sentiment qu’on leur demandait d’adopter un budget qui ne dit pas son nom. Et il est vrai que la confusion est permise puisque, deux mois avant son vote effectif, on connaît déjà le budget de la communauté d’agglomération sous à peu près toutes les coutures. On sait ainsi qu’elle y consacrera 188,5 millions d’euros (M€), 60 % de cette somme (139 M€) étant dédiés aux dépenses de fonctionnement que l’exécutif s’engage à « maîtriser » en 2017, entre autre par le « regroupement des compétences communes » aux trois anciennes agglomérations qui interviendra avant l’été.
Sur les 50 M€ destinés à l’investissement, 20 M€ serviront à développer l’attractivité du territoire, en passant par la construction d’une Maison de l’entreprise innovante à la cité Descartes, à préserver l’environnement, rénover l’habitat social ou entretenir les équipements intercommunaux, tels que les piscines, les médiathèques et les conservatoires. L’enveloppe d’investissement en partie réalisée sur de l’autofinancement, satisfait la plupart des élus, de Brice Rabaste (LR) à Nicolas Delaunay (PS), mais laisse chagrin Michel Bouglouan (PCF), ce dernier regrettant par exemple la réduction des subventions aux associations. « Certaines ont déjà cessé de fonctionner à cause de cela », déplore le vice-président chargé de l’habitat.
Au rayon des objectifs, l’exécutif de l’agglomération s’engage à maintenir les taux d’imposition au niveau de ceux de l’année dernière et à poursuivre son désendettement, à hauteur de 10 M€ cette année. Si des « arbitrages sont à envisager, l’ordre des grandeurs est là », a prévenu Jean-Claude Gandrille, le vice-président (PS) chargé des finances. Dans ces conditions, à quoi bon un débat ? C’est un peu la question que se sont posée plusieurs élus de Champs-sur-Marne, au premier rang desquels Daniel Guillaume (PCF), pour qui « c’est aux politiques de fixer les orientations du budget, pas à un cabinet d’audit ».
Comme beaucoup de collectivités et d’établissements publics de coopération intercommunale, P-VLM connaît cette année les plus grandes difficultés à boucler son budget. En 2017, près de 2 M€, sous forme de dotations de l’Etat, n’entreront pas dans les caisses. A cela s’ajoute la crainte, de plus en plus certaine, de voir l’Etat supprimer une dotation de 3,8 M€ jusqu’ici réservée aux villes nouvelles, un régime dont pouvait se prévaloir autrefois l’agglomération du Val Maubuée, mais qui n’a plus lieu d’être désormais. Les nouvelles données donnent des sueurs froides aux élus, mais ils vont cependant être obligés d’en tenir compte dans quelques semaines.