Gymnase Romano : Jean-Pierre Pocholle, président de l’AS Le Pin gym, ne veut pas en démordre : les équipements de gymnastique du complexe sportif Cathy Romano, rue du Château, au Pin, ne sont pas adaptés aux scolaires. Or depuis la rentrée, Sylvie Fassier, le maire, veut en donner l’accès aux scolaires et aux associations.
Le conseil des sages, créé en décembre 2016, a été saisi du différend qui oppose le maire et le président de l’AS le Pin gym depuis fin juin. Le conseil devait se réunir, mercredi 1er février, au gymnase pour donner son avis sur la question : le gymnase est-il adapté aux scolaires. Finalement, ni ses six membres ni le maire ne sont venus pour raison « d’indisponibilité ». La réunion a tout de même eu lieu devant vingt-cinq Pinois, dont des membres du club. Sylvie Fassier a néanmoins communiqué à Jean-Pierre Pocholle l’avis des sages qui rappellent : « Dans le cadre de la convention et de l’avenant à cette convention, il convient de rappeler que ce complexe sportif est un bâtiment communal, construit avec des fonds publics. Il appartient donc au seul conseil municipal et au maire de gérer les conditions de mise à disposition (horaires d’occupation et conditions d’utilisation) pour les activités scolaires, périscolaires et associatives ».
Pour les sages, il apparaît clairement que les locaux sont sous la responsabilité de la municipalité, maire compris, et que c’est elle qui doit prendre la décision.
Le complexe sportif bénéficie des dernières normes en vigueur et est homologué pour les compétitions nationales. Il a été inauguré en janvier 2013 et porte, depuis janvier 2016, le nom de Cathy Romano, ancienne championne de France de gymnastique et par ailleurs marraine du club de gym depuis sa création, en juin 1993. La convention d’utilisation établie entre la municipalité et le président du club, à laquelle fait référence le comité des sages, prévoit l’ occupation du gymnase chaque après-midi de la semaine pour les entraînements, les week-ends étant réservés aux compétitions. La convention a été renouvelée le 5 septembre et signée par les deux parties, c’est-à-dire Sylvie Fassier et Jean-Pierre Pocholle.
Cependant, le 22 septembre, le maire y a ajouté ses conditions par voie d’avenant. « L’infrastructure du gymnase spécialisé est utilisable en l’état. Par conséquent, l’utilisation du matériel présent sur cette infrastructure communale sera utilisable par les scolaires, sur simple demande auprès de l’adjointe au maire ou [moi-même], et éventuellement aussi par d’autres associations à vocation de gymnastique, en dehors des créneaux qui vous sont alloués chaque année […] car vous comprendrez bien que nous devons œuvrer dans l’intérêt général sans que cela vous pénalise » justifie-t-elle dans celui-ci.
Cette fois, à l’inverse de la convention à laquelle il se rattache, Sylvie Fassier a été la seule à signer l’avenant, ce qui suscite un doute quant à sa validité juridique.
« Il n’est pas question pour nous d’interdire l’entrée et nous ne sommes pas du tout opposés à ce que d’autres associations sportives viennent. Par exemple, le Viêt vo dao s’entraîne ici le lundi et le mercredi, de 18 h 30 à 21 h 30. Tout le monde peut entrer dans la salle, dans la partie commune, mais pas sur le praticable qui nous appartient » martèle Jean-Pierre Pocholle. Si le matériel initial de son club a bien été financé par la municipalité (sous l’ancienne mandature de Jean-Paul Pasco-Labarre), il date de 1993 et est devenu obsolète, comme les tapis qui ne sont plus aux normes. L’association a dû investir dans du nouveau matériel qui lui appartient en propre. « On a ici une valeur globale de 285 000 euros à neuf. Et si un enfant endommage un équipement ou, pire encore, se blesse et reste invalide : qu’est-ce qui se passe ? » s’inquiète le président. Il exhibe la fiche technique du fabricant pour le praticable (valeur 45 000 euros) et qui indique que « l’équipement doit être utilisé par une seule personne à la fois et sous la surveillance d’une personne qualifiée. Son usage à des fins autres que celles initialement prévues est exclu ». Une habitante observe : « De toute façon, c’est un matériel de gym compétitive et non pédagogique pour les scolaires ».
L’AS Le Pin gym existe depuis vingt-trois ans. Elle comprend aujourd’hui près de 110 licenciés et six disciplines qui vont du baby-gym (à partir de 4 ans) à la gym artistique de compétition, en passant par le trampoline et le sport acrobatique et de loisirs. Depuis 1998, le club a été qualifié une quinzaine de fois dans des championnats de France de gymnastique organisés par la FFG (Fédération française de gymnastique) et la FSGT (Fédération sportive et gymnique du travail). Tous les entraîneurs sont des gymnastes de haut niveau, comme Romain Gonzalez, 28 ans, champion de France trampoline 2012, qui y a assuré des cours.