Les incivilités dans les trains qui circulent sur la ligne P commencent à baisser. Jean-François Copé, le maire de Meaux, a dressé un premier bilan des actions menées pour sécuriser les transports ferroviaires.
Des policiers et des agents de la sûreté ferroviaire occupaient le salon d’honneur de la mairie de Meaux, lundi 30 janvier. C’était à l’invitation du maire qui souhaitait faire le point sur les actions engagées et ciblées sur la ligne P. Trente-six gares sont concernés dont Meaux, Château-Thierry, Provins, Chelles, Coulommiers…
Le comportement de certains individus exaspère les usagers de la ligne, créant un climat d’insécurité permanent depuis des années. Les agressions verbales, les fraudes et surtout les fumeurs qui n’ont pas cessé d’occuper les mêmes voitures malgré l’interdiction de fumer, sont le lot quotidien des voyageurs honnêtes qui doivent faire avec. « Il est quand même étonnant que la loi [Ndlr : concernant les fumeurs] qui date de janvier 1991 ne puisse être respectée dans les trains. La loi dispose ainsi que les lieux affectés à un usage collectif doivent être non fumeur. Les agents de la sûreté ferroviaire n’avaient pas réussi, jusqu’à maintenant, à faire perdurer leurs résultats car les fumeurs (pas seulement de tabac…) reprenaient de plus belle à l’issue de leurs contrôles » a souligné Jean-François Copé.
La situation, « trop souvent délaissée par les pouvoirs publics » commence à changer. Le maire a insisté sur le partenariat étroit entre le parquet, la police nationale et municipale, les douanes et la SNCF pour les actions communes entreprises depuis septembre. L’élu précise en s’adressant aux agents ferroviaires : « Vos missions sont compliquées et vous faites preuve de sang-froid, de diplomatie et de rigueur. Il y a une attente particulièrement forte des élus de vous voir mener à bien votre tâche. J’ajoute que l’amélioration du matériel roulant est aussi pour moi un chantier prioritaire qui est engagé avec la Région Ile-de-France ».
à la tête de la sûreté ferroviaire
Pour le maire, Christian Lambert, à la tête de la sûreté ferroviaire, « a su donner l’impulsion et la conviction de l’efficacité du travail des agents qu’il a sous sa responsabilité… Il a également rassemblé les différents services concernés dans un partenariat efficace ». Christian Lambert a été le patron du Raid, unité d’élite de la police nationale, et a apporté son expérience à ce service.
Isabelle Delobel, directrice de la ligne P SNCF, souligne que la lutte contre l’insécurité sur la ligne P est difficile : « Ce n’est pas la première fois que de telles opérations de contrôle ont lieu mais on n’a jamais réussi à aller jusqu’au bout et obtenir des résultats significatifs et durables. Je suis consciente que les usagers vivent mal la situation. De nombreux services de la SNCF participent à la lutte : la maintenance du matériel, les services de nettoyage, les conducteurs, les contrôleurs qui reprennent maintenant le terrain ».
Pascal Barouin, responsable d’équipe de la sûreté ferroviaire, a donné quelques chiffres sur le travail effectué durant l’année 2016 : « Nous avons accompagné 262 trains, verbalisé 445 personnes pour violation de l’interdiction de fumer. Suite à une nouvelle disposition de la loi, le fait d’avertir de notre arrivée les occupants des autres voitures est maintenant répréhensible. Ainsi 9 infractions ont été relevées à ce sujet ».
Le sous-préfet de Meaux, Gérard Péhaut, a indiqué : « Je souhaite enfin que les ordonnances pénales, rendues par l’officier du ministère public en ce domaine, fassent l’objet d’un recouvrement systématique ».