C’était le premier conseil municipal de l’année, hier, lundi 30 janvier, au Pin. Sylvie Fassier, le maire, a demandé la protection fonctionnelle mais elle n’a pas été suivie par ses conseillers.
Le point numéro 6 du conseil municipal portait sur la protection fonctionnelle des élus. C’est le post publié lors de ses vœux, samedi 21 janvier, sur Le Pin Les échos (Ndlr : Facebook de l’opposition) qui a mis le feu aux poudres. « Le post m’attribue la paternité d’une petite annonce et m’implique, à tort, d’avoir commis diverses infractions et malversations. Ces propos, publiquement diffusés, sont pénalement répréhensibles au titre des dispositions de la loi du 29 juillet 1881 sur la presse et la diffamation publique, à l’égard des personnes dépositaires de l’autorité publique : article 29 alinéa 1, 30 et 31 » cite Sylvie Fassier.
Elle sollicite également la protection fonctionnelle « suite à l’injure portée publiquement, place de l’église, le 4 janvier 2017 par un élu de la commune de Courtry », ainsi que pour une « diffamation publique » qu’elle aurait subie courant septembre 2016 et qui aurait été relayée par tract puis via le même site Facebook.
Quand elle a annoncé que les frais d’avocat et de justice (8 500 euros pour les trois affaires) seraient pris sur le budget communal, un murmure de protestation s’est élevé dans la salle des mariages de la mairie où avait pris place une trentaine de Pinois. « Eh oui, il faut arrêter de dire des bêtises » a soufflé Sylvie Fassier.
Soumise aux votes, la délibération a été rejetée car elle a recueilli deux voix et six abstentions. « Si ça peut vous rassurer, on a quand même la protection dans le cadre de nos missions d’élus, mais c’était surtout pour ces trois procès spécifiques. On espère sincèrement que la campagne pour les municipales sera beaucoup plus respectueuse » a commenté le maire. En effet, les Pinois seront appelés à retourner aux urnes dimanche 5 et dimanche 12 mars pour choisir entre trois listes : celle du maire sortant, de Lydie Wallez et de Gérald Beauger.
Natacha Polidori, adjointe au maire chargée de l’éducation et la culture, a expliqué son geste d’abstention : « Si je m’abstiens, c’est par rapport au coût supporté par la commune, mais suite aux échanges qui ont été entretenus depuis plusieurs semaines, je trouve que vous êtes extrêmement incorrects à l’égard du maire ou même entre Pinois. C’est déplorable et cela me fait mal au cœur pour les 1 433 administrés que nous sommes censés représenter ».
Après la démission de neuf de ses conseillers, début décembre, Sylvie Fassier a installé trois nouveaux candidats qui figuraient sur sa liste électorale de 2015. Il s’agit de Maxine Moris, Sandrine Jagodzinski et Laëtitia Le Guilloux. Le nombre de conseillers étant de huit, le quorum était atteint et le conseil a pu avoir lieu ce soir-là. Toutefois, des opposants dans la salle considèrent que les décisions prises lors de la séance sont « nulles et non avenues » car il n’y a pas eu d’arrêté pour la nomination des nouveaux conseillers.