Le Pin ► Interco : les « sages » planchent sur l’avenir du village

sietrem-banniere-verre

Le « conseil des sages » a animé une réunion publique sur l’avenir du village au sein de l’intercommunalité, mercredi 14 décembre, à la salle polyvalente Nicole-Paris au Pin.

Une cinquantaine d’habitants a fait la connaissance du tout nouveau conseil des sages. Chacun de ses membres s’est présenté, expliquant pourquoi il avait répondu favorablement à l’idée de Sylvie Fassier, le maire, de créer un conseil consultatif de six sages qui a pour vocation de réfléchir sur des sujets d’intérêt général.

Les organisateurs ont voulu la réunion sans lien avec les suites du dernier conseil municipal du 21 novembre. Celui-ci avait provoqué la démission de neuf élus. Jean-Marc Rivet, 57 ans, membre du conseil des sages, a d’ailleurs tenu à mettre les choses au point : « Le maire nous a réunis, samedi 10 décembre, pour débattre de certains sujets. Rapidement, on a abordé le devenir de notre village dans le cadre de l’intercommunalité. L’enjeu de la soirée n’est donc pas d’évoquer le problème du conseil municipal mais d’aborder la problématique du village dans son futur ».

Une mesure fortement incitative

Le SCOT (Schéma de cohérence territoriale) est un document légal de planification stratégique à l’échelle intercommunale. Le législateur a souhaité inciter les collectivités à s’en doter avant le 1er janvier 2017. A défaut, les communes pourraient voir leurs demandes de permis de construire ou l’ouverture de nouvelles zones d’urbanisation rejetées. « Aujourd’hui, la problématique est l’appartenance à une communauté de communes et nous préférons en faire le choix plutôt que de laisser à d’autres le soin de nous l’imposer » a prévenu Laurent Hayotte, l’un des sages.

Rattaché à Meaux au premier janvier

Le maire avait rédigé une note de synthèse sur la définition et les enjeux du SCOT qu’elle a distribuée aux participants. « Aujourd’hui, nous sommes vingt communes et 22 000 habitants au sein de la CCPMF (communauté de Plaines et monts de France) à laquelle nous avons été intégrés par décision préfectorale. A partir du 1er janvier 2017, suite au nouveau découpage, nous ne dépendrons plus de la sous-préfecture de Torcy, mais de celle de Meaux. Il en sera de même pour Annet-sur-Marne, Claye-Souilly, Villevaudé et Villeparisis ».

Pour le maire, il est hors de question d’intégrer un PLUI (Plan local d’urbanisme intercommunal) afin de garder la main sur le PLU (Plan local d’urbanisme). « Toutes les grandes agglomérations ont un SCOT. On nous a demandé de nous y rattacher. Or, on ne souhaite pas devenir la banlieue de Chelles et le 6e quartier de Courtry, avec ses logements sociaux » indique Sylvie Fassier. Selon elle, un diagnostic s’avère nécessaire pour dresser les avantages et inconvénients du rattachement à une agglomération, sachant que certaines ont des PLH (Plan local d’habitat). Elle suggère également l’idée de recréer un SCOT avec les 37 communes qui composaient à l’origine la CCPMF.

«  Le Pin n’est pas un village gaulois »

« Nous avons un poumon vert à défendre qui est l’aérodrome Chelles-Le Pin, car si l’on commence à construire sur la zone, on se rattache à l’urbanisation. L’idée est d’avoir une urbanisation modérée, et que l’on ne nous impose pas  300 logements sociaux pour avoir un schéma de cohésion avec tous nos voisins » poursuit le maire, qui recommande une grande vigilance sur le dossier PLH des agglomérations.

Elle rappelle que Le Pin dispose d’une manne financière non négligeable grâce à la société Siniat (exploitation des carrières de gypse) et la centaine de commerces et d’entreprises sur son territoire. « La commune est extrêmement bien gérée et on est convoité. C’est pourquoi on doit continuer à avancer sur le PLU qui n’a pas été révisé depuis 2003, car il est nécessaire d’avoir une vision pour l’avenir ».

Divergences sur l’urgence du SCOT

Dans la salle, une habitante pointe « l’annonce soudaine de l’échéance du  SCOT » et le fait qu’il n’y ait « aucune transparence sur le PLU ». Jean-Marc Rivet craint pour sa part que les dissensions actuelles du conseil municipal n’entravent la défense de l’avenir de la commune et sa place dans l’interco. « De quels délais disposerons-nous en 2017 et quelles options présenter aux Pinois pour qu’ils puissent effectuer leur choix sous forme de vote ? » Il souhaite en effet un référendum d’initiative locale pour recueillir l’avis des administrés qui sera ensuite « porté par l’équipe municipale toute entière ».

« Sylvie Fassier veut nous faire peur mais en fait le conseil des sages s’est rendu compte qu’il n’y a pas réellement d’urgence pour le SCOT. Sa mise en place n’est pas en janvier comme elle le stipule. Ce sont les études qui débuteront en janvier et elles dureront longtemps » confie une autre habitante en quittant la salle polyvalente.