Meaux ► Terzeo et projet déchets : les opposants manifestent à la mairie – Vidéo

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Le projet des sites de déchets Terzeo fait des remous (voir notre Tribune libre ici). Vendredi 2 décembre, les deux cents manifestants massés au pied de l’hôtel de ville de Meaux ont fait irruption dans la mairie, en plein conseil communautaire.


Le projet Terzeo qui ferait naître une plate-forme de tri de déchets entre Villenoy et Isles-lès-Villenoy, ainsi qu’un site de stockage de terres polluées autour de l’A 104, suscite des inquiétudes chez les riverains et les habitants des communes aux alentours. Le site devrait accueillir, sur trente ans, plus d’un million de tonnes de déchets dangereux, comprenant des résidus de métaux lourds et d’hydrocarbures. Les risques environnementaux seraient susceptibles de toucher quinze communes dans un rayon de trois kilomètres autour du site.

L’aménagement a été proposé à la communauté d’agglomération du pays de Meaux (CAPM) début novembre. Ainsi la désignation d’un représentant de la communauté au sein de la commission de suivi du site était à l’ordre du jour du conseil communautaire de vendredi 2 décembre.

« On veut vivre »

Marguerite*, habitante d’Iles-les-Villenoy, clamait haut et fort, vendredi : « Non au projet Terzeo. On n’en veut pas. On veut vivre ! »

Après avoir brandi des pancartes sur le parvis de l’hôtel de ville, les manifestants sont entrés dans la mairie pour forcer le passage aux portes du conseil : ils voulaient interpeller les élus de la CAPM. Jean-François Copé, le président, a refusé de les laisser entrer. Depuis le couloir, derrière la porte, des voix lançaient : « La démocratie vous dérange ! »

Le maire de Meaux a répondu : « Je connais bien le petit jeu de l’extrême gauche et je ne tomberai pas dans le panneau ». Jean-François Copé a ajouté avoir déjà reçu une délégation du collectif pour s’entretenir sur le sujet. Lorsque la police municipale a raccompagné les intrus vers la sortie, les protestataires ont entamé en cœur la chanson « Ce n’est qu’un au revoir ».

« Le projet est insensé »

Vendredi, les opposants au site de déchets n’étaient pas les seuls à clamer leur indignation. Ainsi, à l’occasion du conseil communautaire, Michel Bachmann, maire de Chauconin-Neufmontiers, a déclaré : « Ça se veut vertueux, mais un million de tonnes de déchets dangereux, ça inquiète légitimement. Le projet est insensé ». Le maire de Villenoy a quant à lui été la cible d’insultes à la suite d’une réunion qu’il a tenue pour informer les administrés. Jean-François Copé a souhaité « mettre les choses au clair » en rappelant que l’initiative du projet ne venait pas de la CAPM : « Il n’y a pas d’un côté, les gentils de Chauconin, et de l’autre, les méchants du conseil ».

Régis Sarazin, maire de Nanteuil-lès-Meaux, représentant au sein de la commission de suivi du site, a précisé : « Le site, qui est celui de l’ancienne sucrerie, est déjà pollué et de l’arsenic coule en ce moment même dans la Marne. Je mets en avant le besoin de plus en plus pressant d’agir « . L’arsenic a été utilisé pour blanchir le sucre pendant des années. Le site n’a jusque là pas été dépollué à cause d’un litige entre la société Tereos et l’Etat au sujet de la gestion du terrain désaffecté.

Jean-Luc, un habitant de Villenoy, crie son inquiétude : « Qu’est-il prévu pour les 60 ou 100 camions par jour qui repartiront de la décharge sur la D5, les pneus couverts de boues toxiques que les autres véhicules vont récupérer puis déposer sur les parkings ou les allées de garages et enfin qui seront éparpillées par les roues de vélo des enfants ou encore des semelles de chaussures des piétons ? »

*Le prénom a été changé.